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Critique de Sovane


Le terme "cygne noir" est attribué par Nassim Nicholas Taleb à ce qui déjoue nos prévisions, par exemple avec l'apparition d'évènements improbables ou lorsqu'au contraire, un évènement prévisible et attendu ne se produit pas. En général ce concept présente trois caractéristiques : il crée un sentiment d'aberration, a nécessairement un impact et ne peut s'expliquer qu'à postériori. Il est en effet impossible de mesurer l'incertitude, c'est pourquoi l'auteur étudie ici notre cécité proprement humaine face au hasard et notre difficulté à intégrer l'imprévisible dans notre champs de conscience.

L'exemple le plus parlant pour expliciter cette notion de "cygne noir" est celui de la dinde de thankgiving, avant et après le traditionnel festin. L'animal étant soigneusement nourri et bien traité toute son existence, comment pourrait-il imaginer sa mort prochaine, pourtant préméditée par ceux même qui l'entourent de tous leurs soins. Chaque jour qui passe rapproche la dinde inéluctablement de sa fin, tout en la confortant dans une routine qui ne lui permet pas de sentir le danger (enfin si on se place du point de vue de la dinde...).

Avec des exemples allant de la littérature au sciences, en passant par la philosophie, l'auteur démontre ainsi que nos oeillères sont liées à notre "arrogance épistémique", celle que nous confère notre savoir et notre expérience : nos connaissances accumulées nous confortant dans cette ridicule prétention à la prédiction. Les erreurs d'estimation, souvent le fait des experts eux-mêmes, montrent que nous peinons tous à imaginer l'improbable, de par notre pensée souvent étroite et la surestimation de nos capacités à prévoir. Dans cet ouvrage passionnant l'auteur souligne que nous nous épuisons souvent à nous inquiéter de ce que ne se produira peut-être jamais, sans nous préoccuper de ce qui semble moins vraisemblable.
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