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Critique de CecileMK


J'avais vu circuler pas mal de posts sur instagram concernant le roman de Gabriel Tallent et j'ai vraiment eu le sentiment que j'étais une des rares à ne pas l'avoir lu.
Ce fut une lecture éprouvante. Obligée parfois de lever les yeux du livre. Se retrouver là le regard vide. J'apprécie les romans noirs, mais j'ai clairement mes limites dans la lecture de la noirceur (la violence faite aux enfants). Je me suis cependant obligée à terminer le livre (je voulais aussi le terminer rapidement pour m'échapper de cette noirceur).
Il est donc question d'inceste, de violence, de domination. "My absolute Darling" est aussi une histoire de lutte, celle de Turtle, quatorze ans, dont nous épousons le point de vue dans tout le récit. Mais Turtle, même si elle possède une force incroyable, reste prisonnière. Les violences sont répétées depuis des années, de la même façon que le rituel du petit-déjeuner, décrit par l'auteur à plusieurs reprises, de manière presqu'identique à quelques mots près. Cette répétition de faits du quotidien (Turtle prends des oeufs dans le réfrigirateur et les gobe, elle lance une cannette à son père, celui-ci l'accompagne à l'arrêt du bus pour le collège) nous fait sentir une impossibilité pour Turtle de se libérer de ce destin. Son père Martin est l'incarnation du mal (et rien de ce qu'il a lui-même subi dans l'enfance, ni aucune souffrance qu'il pourrait par moment ressentir, ne saurait être une justification du mal qu'il fait). Ce n'est pas un fou, il est totalement responsable de ces actes, il confond amour et possession d'autrui. Dans cette noirceur, il y a la nature de cette région de la Californie et les moments où Turtle se baigne, métaphores de son exploration intérieure : "Turtle se demande si elle peut sentir le contre-courant froid des grottes sous-marines et si elle a suivi ces sombres tunnels jusqu'à l'obscurité totale du fond, où les anémones tendent leurs tentacules collants aux doux reflets scintillants, et où elle peut contempler dans son entièreté la terrible structure abyssale de son univers."

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