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Critique de Carlouche


Que dire mise à part que j'ai adoré cet essai de Jennifer Tamas !
En lisant le résumé de cette oeuvre, j'étais tout simplement perplexe de la dimension féministe de la littérature d'Ancien Régime avec la présence d'un refus féminin.
Il est vrai, comme beaucoup de personnes le pense, cette époque apparaît comme étant riche d'un point de vue historique et nulle vis-à-vis de l'émancipation de la femme.
C'est pourtant la vision et la réappropriation masculine (ce fameux « male gaze ») de la littérature qui cache ce fameux refus féminin, pour lequel l'autrice s'est donné pour objectif de le faire connaître.

Quelle fut ma surprise de redécouvrir l'origine de la galanterie qui est non pas une entreprise seulement masculine, mais également féminine pour repenser les rapports humains ! Comme le disait si bien Montesquieu : « Ce désir général de plaire produit la galanterie, qui n'est point l'amour, mais le délicat, mais le léger, mais le perpétuel mensonge de l'amour ».

Aujourd'hui, les contes de fées laissent apparaître des femmes totalement passives à travers l'exemple de la Belle au bois dormant, Blanche-neige ou encore dans la Belle et la Bête.
C'est incroyable à quel point la tradition orale des femmes de raconter des contes comme source de divertissement est passée sous silence au profit de la réappropriation masculine grâce à leur domination de l'écrit.
Je pourrais en écrire davantage, tellement j'ai pu prendre de notes au cours de ma lecture !
Cependant, je veux vous laisser découvrir par vous-même l'agentivité du Petit chaperon rouge, le pouvoir et la force féminine de la Belle au bois dormant, ou encore la vulnérabilité de la Bête face à une Belle qui est non pas objet de désir (présentée comme telle dans les films Disney) mais sujet de désir.

Mis à part les contes qui prennent une place importante au sein de cet essai, nous avons la chance de bénéficier de la passion de l'autrice (terme tout à fait employé et normal dans le passé !) pour Racine.
En effet, nous redécouvrons le mythe d 'Andromaque à travers la notion de résistance passive, mais aussi le personnage de Bérénice, inspiré du refus effacé de Marie Mancini au grand roi soleil !
En somme, ma partie préférée reste celle qui porte sur le roman de Madame de la Fayette avec la Princesse de Clèves, femmes du « non » éclipsée par le mythe de la frigidité qui est totalement faux !

Enfin, c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai refermé cet essai avec une grande satisfaction et beaucoup de gratitude envers l'autrice pour m'avoir fait prendre conscience de l'existence de ce refus féminin. Il ne faut pas juger un livre à sa couverture, comme il ne faut pas juger une époque en s'arrêtant à ses stéréotypes qui découlent dans le cas présent d'une vision masculine.

Merci beaucoup à Babelio de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la Masse critique de février !

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