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Critique de Laurence64


Auprès de mon arbre, je vivais heureux…
A l'instar de Georges, j'ai plaqué mon chêne comme un saligaud. Mais je suis partie m'installer sous un orme du Caucase. Mondialisation oblige. Qu'il y fait bon dans ses feuilles aussi douces que des vers de Prévert! Je m'y love de temps à autre, sans lassitude.
Sous cet arbre là, on se prend à aimer l'homme.

Ryuichiro Utsumi, nouvelliste adulé au Japon, est inconnu en France. Taniguchi, adulé en France, est quasi inconnu au Japon. Et dans cet embrouillamini de reconnaissance et méconnaissance, le mangaka sert un manga qui ressemble à bien des choses sauf à un manga. Personne ne saute partout en vociférant comme si le pauvre lecteur était sourd. le trait est tout aussi occidentalisé que la mise en page. Pourtant, ces nouvelles graphiques sont asiatiques.

Que de singularités pour une dizaine d'histoires tout aussi singulières. Dans le silence et le vide de certaines cases, le quotidien s'élabore lentement, raconte la difficultés de se comprendre, celle de se réconcilier, la nécessité de reconsidérer ses priorités, le bouleversement qu'apporte la découverte de l'amour. Sans bruit, sans mot superflu.
Dans son absence de didactisme, Taniguchi plonge au coeur de l'émotion, celle qui ne pleure pas, celle qui est semblable à du verre un peu fêlé, pleine de retenue, de mots qui tremblent sur les lèvres mais ne se disent pas.

Utsumi et Taniguchi offrent un bouquet de fleurs humaines à toute âme disponible sachant puiser le sens dans l'apparente banalité des faits.
Auprès de mon arbre, je reste.
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