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EAN : 9782070361199
242 pages
Gallimard (09/06/1972)
4.16/5   297 notes
Résumé :
Histoires a paru la même année que Paroles, en 1946. On peut voir dans les courts textes que contient ce recueil une des raisons du succès de Jacques Prévert (né en 1900) : chacun de ces textes est une « histoire », il est vrai, et parfois une fable. On a dit : « Prévert est un des rares poètes qui, depuis longtemps, parlent à la troisième personne. » En effet, il ne se raconte pas seulement lui-même, mais raconte « ce qui arrive » ou « est arrivé ».

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Je retrouve Prévert, avec des animaux, des gens, de tout.
Ébouriffant, vivifiant, énergisants courent ses coq-à-l'âne.
Ses arbres aussi, avec des bois malicieux.
Qu'importe, quand je suis las, je poses mon livre d' Histoires pour y revenir plus tard avec une énergie renouvelée, une curiosité fraîche.
Je repars dans l'espace-Prévert.
-Vous reprendrez bien du Prévert?
-Volontiers...
Et vas-y pour Paris des rues qui donnent le tournis, une fête et une sortie d'école trop géniale et des volets et des amants et...
Tout ou presque y passe! Que n'y a-t-il pas dans Prévert, ah?
Prévert me parle, me parle à moi.
J'aime ces Histoires et D'autres histoires. je finis de finir mon bréviaire Prévert, mon abécédaire Prévert... Comme une fête que l'on quitte après en avoir fait tous les manèges... Tout chaviré, des lumières derrière les yeux et la musique dans la tête.
Merci, Monsieur Prévert!
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Des histoires me direz-vous
Oui des histoires à dormir debout
Debout contre un réverbère
A Paris la belle affaire
Au soleil de la misère

Des histoires animalières
Eléphants et phacochères
Un oiseau sans volière
Un chat coupable une giraffe
Avec la fôôte d'orthographe

Des histoires du coq à l'âne
Des paroles d'arbres
Des volets ouverts fermés
La lune sur les galets
Un regard au décolleté

Et au coin d'la rue Guynemer
le sourire de Jacques Prévert...


Parues tout d'abord en 1946, la même année que " Paroles", puis enrichies, ces histoires que nous raconte avec gouaille, dérision et tendresse le poète mêlent verve et sève, pirouettes verbales et critique sociale. A lire et relire.


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Dans la même ligne que « Paroles », « Histoires »publié la même année, en 1946.

Quatre-vingt-neuf textes courts comme autant d'histoires à la Prévert… Oui comme la liste … et toujours du calembour, du jeu de mots… et toujours (ou presque) une absence de vers et de ponctuation…

De bien belles images dans ces « histoires » et « autres histoires »
Un ouvrage à déguster avec parcimonie comme un chocolat fin avec un bon café…

Un bémol cependant : une police de caractères désagréable rend lecture moins confortable dans l'édition folio de 1972…
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Un petit rien par ci, un petit tout par là, trois petits tours et puis s'en vient...Prévert.
Histoires, suite à Paroles, publié en 1946, nous ouvre grand les portes de l' univers "poético-populo-éclectic-onirique" de Jacques Prévert (poète et scénariste français du XX° siècle qui a participé au mouvement surréaliste aux côtés d'André Breton puis s'en est dégagé).
Ces histoires à dormir debout ou instantannés forment un bric à brac disparate qui se révèle antre d'Alibaba aux mille trésors.
Ces textes parfois brefs (cf Ma petite lionne livrée aux chrétiens),parfois longs (cf L'expédition où l'homme parti au musée du Louvre, ouvre sa boite avec un ouvre boite,la ferme avec un ferme boite,la dépose sur un banc,jette son ferme boite à la Seine et hop, plus de navire),parfois délirantes(cf L'addition où le garçon additionne les prix des plats et le client le prend au mot d'une absurde addition de plats),parfois surréalistes(cf Les clefs de la ville où un mot en entraine un autre et où des clefs on passe à Anne ma soeur Anne,à Barbe bleue puis à Marianne et au sang de la Nation),parfois chansons à mettre en musique (cf Vieille chanson),parfois sans queue ni tête comportent toujours des jeux de mots( cf l'Accalmie où le vent debout s'assoit sur les tuiles du toît,des inventions (le shah de Perse friand de viande verte,le carnivore en tenue de soirées) très imagées et exhibent souvent un humour noir ou une ironie mordante.
Histoires de Prévert: un bon petit rosé de derrière les fagots, bien frappé, à boire à la gargoulette!
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Si vous pensez que la poésie de Prévert est « une effroyable omelette manquée », allez manger des vers ailleurs ! Sinon, soyez les bienvenus à table !

Prévert, l'homme qui murmurait à la vie, depuis l'arbre jusqu'à l'enfant, en passant par le dromadaire qui n'est pas un chameau. Un enfant forcément du Paradis, son Paradis à lui, cet enfant de Paradis parti le 11 avril 1977, « les quatre vers en l'air », aussi tranquillement que « le Fusillé » mais moins violemment tout de même, ce qui ne veut rien dire, je sais : « Un homme est là par terre comme un enfant dormant. »

Lire Prévert c'est un voyage. Mais un voyage pas de tout repos, où le rêve a rendez-vous avec le cauchemar qui raconte les petites horreurs humaines :
« Mais jamais plus elle n'ouvrira la fenêtre / la porte d'un wagon plombé / une fois pour toutes s'est refermée sur elle / et le soleil vainement / essaye d'oublier ces choses. » Les choses en question ce sont les déportations sous l'Occupation…

Prévert aime le bonheur mais il n'est pas niais. Ce qui fait toute la tendresse de sa poésie, cherchant l'amour comme on chercherait des champignons. Une tendresse surréaliste, impressionniste, impressionnante et impressionnée : « le lézard de l'amour / s'est enfui encore une fois / Et m'a laissé sa queue entre les doigts / C'est bien Fait / J'avais voulu le garder pour moi. »

Histoires, c'est un carnaval d'animaux à deux ou quatre pattes, certes, mais un carnaval d'absurdités oniriques, d'humour cynique, de mots magiques…aussi. Ce qui me fait dire qu'à lui seul Prévert est une invitation à ne pas complètement désespérer des hommes ; et des femmes aussi, mais dans une moindre mesure.

Surtout, ce qui se lit ici : « C'est la voix d'un chagrin tout neuf / La voix de l'amour mort ou vif / La voix d'un pauvre fugitif. » La voix d'un amoureux éconduit par la dureté de la vie.

Alors fuyons, pour un temps seulement, avec Prévert et oublions le reste, pour un temps seulement. Imaginons-le en « bonhomme de neige / Avec une pipe en bois » et transformons-nous en maison pour que : « Dans une petite maison / il entre sans frapper »…




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Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
C’était dans un quartier de la ville lumière
Où il fait toujours noir où il n’y a jamais d’air
Et l’hiver comme l’été là c’est toujours l’hiver
Elle était dans l’escalier
Lui à côté d’elle elle à côté de lui
C’était la nuit
Ça sentait le souffre
Car on avait tué des punaises dans l’après-midi
Et elle lui disait
Ici il fait noir
Il n’y a pas d’air
L’hiver comme l’été c’est toujours l’hiver
Le soleil du bon dieu ne brill’ pas de notr’ côté
Il a bien trop à faire dans les riches quartiers
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant
Ici on crèv’ de tout
De chaud et de froid
On gèle on étouffe
On n’a pas d’air
Si tu cessais de m’embrasser
Il me semble que j’mourais étouffée
T’as quinze ans j’en ai quinze
A nous deux on a trente
A trente ans on n’est plus des enfants
On a bien l’âge de travailler
On a bien celui de s’embrasser
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant
Embrasse-moi !
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IL FAUT PASSER LE TEMPS

On croit que c'est facile
de ne rien faire du tout
au fond c’est difficile
c’est difficile comme tout
il faut passer le temps
c’est tout un travail
il faut passer le temps
c’est un travail de titan

Ah !
du matin au soir
je ne faisais rien
rien
ah ! quelle drôle de chose
du matin au soir
du soir au matin
je faisais la même chose
rien !
je ne faisais rien
j’avais les moyens
ah ! quelle triste histoire
j’aurais pu tout avoir
Oui
ce que j’aurais voulu
si je l'avais voulu
je l’aurais eu
mais je n’avais envie de rien
rien

Un jour pourtant je vis un chien
ce chien qui me plut je l’eus
c’était un grand chien
un chien de berger
mais la pauvre bête
comme elle s’ennuyait
s’ennuyait d’son maître
un vieil Écossais
j'ai acheté son maître
j’avais les moyens
ah !
quel drôle d’écho
oh !
quel drôle d’Écossais c’était
que le berger de mon chien
toute la journée il pleurait
toute la nuit il sanglotait
ah !
c’était tout à fait insensé
l’Écossais dépérissait
il ne voulait rien entendre
il parlait même de se pendre
J'aime mieux mes moutons
chantait-il en écossais
et le chien aboyait
en l’entendant chanter
j'avais les moyens
j’achetai les moutons
je les mis dans mon salon
alors ils broutèrent mes tapis
et puis ils crevèrent d’ennui
et dans la tombe
l’Écossais les suivit
ah !
Et le chien aussi

C’est alors que je partis en croisière

Pour-me-calmer-mes-petits-nerfs.
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Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize…

Répétez! dit le maître

Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize…

Mais voilà l’oiseau-lyre
Qui passe dans le ciel
L’enfant le voit
L’enfant l’entend
L’enfant l’appelle :

Sauve-moi
Joue avec moi
Oiseau!

Alors l’oiseau descend
Et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre…

Répétez! dit le maître

Et l’enfant joue
L’oiseau joue avec lui…

Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
Et surtout pas trente-deux
De toute façon
Et ils s’en vont.

Et l’enfant a caché l’oiseau
Dans son pupitre
Et tous les enfants
Entendent sa chanson
Et tous les enfants
Entendent la musique

Et huit et huit à leur tour s’en vont
Et quatre et quatre et deux et deux
A leur tour fichent le camp
Et un et un ne font ni une ni deux
Un à un s’en vont également.

Et l’oiseau-lyre joue
Et l’enfant chante
Et le professeur crie :

Quand vous aurez fini de faire le pitre!

Mais tous les autres enfants
Écoutent la musique
Et les murs de la classe
S’écroulent tranquillement.

Et les vitres redeviennent sable
L’encre redevient eau
Les pupitres redeviennent arbres
La craie redevient falaise
Le porte-plume redevient oiseau.
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Chanson pour les enfants l'hiver

Dans la nuit de l'hiver
galope un grand homme blanc
galope un grand homme blanc

C'est une bonhomme de neige
avec une pipe en bois
un grand bonhomme de neige
poursuivi par le froid

Il arrive au village
il arrive au village
voyant de la lumière
le voilà rassuré

Dans une petite maison
il entre sans frapper
Dans une petite maison
il entre sans frapper
et pour se réchauffer
et pour se réchauffer
s'assoit sur le poêle rouge
et d'un coup disparaît
ne laissant que sa pipe
au milieu d'une flaque d'eau
ne laissant que sa pipe
et puis son vieux chapeau...
Jacques Prévert ( Histoires)
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Le tendre et dangereux
visage de l’amour
m’est apparu un soir
après un trop long jour
C’était peut-être un archer
avec son arc
ou bien un musicien
avec sa harpe
Je ne sais plus
Je ne sais rien
Tout ce que je sais
c’est qu’il m’a blessée
peut-être avec une flèche
peut-être avec une chanson
Tout ce que je sais
c’est qu’il m’a blessée
blessée au coeur
et pour toujours
Brûlante trop brûlante
blessure de l’amour.
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