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Critique de Seraphita


9 avril 1998 : Hiroshi Nakahara, 48 ans, revient dans son foyer, à Tokyo, par le train. La veille, il a travaillé durement et un peu trop forcé sur l'alcool. Quand il découvre que le train dans lequel il se trouve va le conduire vers sa ville natale et non Tokyo, comme il le projetait, il s'étonne mais ne se formalise pas trop. Sa gueule de bois doit expliquer cette bizarrerie. Arrivé à destination, ses pas le mènent au temple Genzen où sa mère est enterrée : voilà 23 ans qu'elle est morte. Au pied de sa stèle, Hiroshi se souvient : son père a disparu lorsqu'il était en 2e année de collège. Une disparition subite, inexpliquée. Hiroshi s'endort, franchit « la porte vers le lointain » et se réveille dans le corps de l'adolescent de 14 ans qu'il a été, peu de temps avant la disparition de son père. Remis du choc de cette transmutation, il formule un voeu : dissuader son père de disparaître…

Une BD délicieuse, tout en délicatesse : délicatesse du graphisme, tout d'abord, qui souligne des passages, des transformations ( à l'image de « la porte vers le lointain » où les mots sont absents et les dessins suggèrent le voyage d'Hiroshi dans le temps, ou lors des baignades en mer en compagnie de la belle Tomoko). Délicatesse des mots choisis par l'auteur, notamment dans les intitulés des chapitres qui découpent la BD. le premier titre : « La Porte vers le lointain » laisse présager la poésie qui va habiter toute l'oeuvre.

Une BD qui laisse aussi place à l'humour. On rit souvent des péripéties du jeune Hiroshi : on se souvient que l'homme de 48 ans était un buveur invétéré. le jeune Hiroshi de 14 ans n'a pas oublié les joies de l'alcool, mais son corps frêle ne peut supporter les mêmes doses qu'un adulte… Aussi, les scènes d'ivresse de l'adolescent sont-elles cocasses aux yeux du lecteur, un peu moins pour ses parents qui savent le rappeler à l'ordre…

Une BD emplie d'émotions contrastées, au final, autour du thème de l'enfance : Jirô Taniguchi évoque à merveille la nostalgie d'une enfance révolue qu'on aimerait rejouer et transformer, l'adolescence et ses amours naissantes, les amitiés fortes, la scolarité… Des thèmes qui se déroulent ici au Japon mais qui apparaissent singulièrement universels…
Un final, en clin d'oeil, « au voyageur du temps ».

Laissons-nous transporter, en un peu plus de 400 pages, sur les ailes de l'enfance, du temps…
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