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Critique de Pois0n


Le coupeur de roseaux est un conte. Un conte à l'ambiance surannée, celle d'un Japon pas si lointain mais déjà disparu pour le narrateur de l'histoire, ramené à la vie le temps d'un récit qui lui est fait.
Le récit d'un amour contrarié, d'un curieux ménage à trois, d'une véritable princesse d'une autre époque à qui il ne manquait que le titre, enfant choyée, gâtée, pourrie gâtée même, possédant tout sauf le droit de fréquenter celui qui lui plaisait. Celle qui en paiera le prix sera sa propre soeur, utilisée comme écran de fumée par les tourtereaux...

A travers le récit du coupeur de roseaux, O-Yû fascine. Élevée dans l'opulence, traitée comme une reine par sa famille puis celle de son défunt époux, toujours entourée d'une horde de courtisans et ne faisant rien par elle-même (pas même se laver les mains !), la belle vit dans l'oisiveté la plus totale sans la moindre contrainte. Mais comment lui en vouloir, à elle qui n'a jamais rien connu d'autre ? Comment ne pas compatir pour O-Shizu, ayant grandi dans l'ombre de cette quasi-divinité, au point de tout sacrifier pour elle sans se poser de questions ?
On suit donc l'histoire, prenante, belle, de Shinnosuke et des deux soeurs, prenant le risque de vouloir le beurre et l'argent du beurre à une époque où le respect des convenances primait sur le tout le reste. Le texte est beau, lent, poétique, mais prenant.

Cependant, avant d'en arriver là, il faudra traverser une looooooongue introduction. le premier tiers du récit ne sert en effet qu'à poser le contexte, avec la fameuse balade du narrateur à travers la campagne japonaise. Et, autant le dire tout net : c'est sacrément chiant. A peu près autant qu'un Sleepy Hollow de Washington Irving, la poésie en plus, mais d'un ennui tout aussi soporifique. La ligne de chemin de fer, la géographie locale à grands renforts de noms, la rivière, les montagnes, le vieux sanctuaire, le fleuve, les rivières qui se croisent, le tout saupoudré de vieux poèmes qui font inévitablement décrocher... Un paysagisme littéraire qui n'apporte rien à la suite et qui n'était pas franchement indispensable. Seule l'évocation des courtisanes et de leurs barques sur le cours d'eau parvient à transporter un peu... C'est un fait, l'histoire d'O-Yû se mérite. Mais quel plaisir de découvrir le charme magnétique de la belle demoiselle après cette difficile promenade...
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