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sur 238 notes
Enclin à la rêverie et à la nostalgie depuis qu'il approche de la cinquantaine, le narrateur part se promener au sanctuaire de Minase qui s'élève sur l'emplacement du palais impérial de l'empereur Gotoba. le lieu n'a rien d'exceptionnel a priori mais il est chargé d'Histoire et le promeneur se remémore des vers, des haïkus, des extraits d'oeuvres anciennes. La nature environnante, la proximité du fleuve Yodo sont propices à la contemplation de la pleine lune du huitième mois. Aussi s'attarde-t-il pour admirer l'astre, au milieu du fleuve, sur un banc de sable où il s'imagine revenu à l'époque où les geishas, rivalisant de beauté, voyageaient en bateau pour le plaisir des riches riverains. Soudain sa solitude est troublée par un homme surgi des roseaux qui lui propose du saké et une histoire. L'histoire d'amour de son père et de la belle et inaccessible O-Yû. Un amour impossible car O-Yû étant veuve et mère, la tradition rendait impossible un remariage. C'est donc avec O-Shizu, la soeur d'O-Yû, qu'il finit par se marier. Un mariage non consommé, un triangle amoureux, chaste et respectueux, dominé par O-Yû, gracieuse certes, mais aussi égoïste, narcissique, capricieuse, un brin perverse.

Au rythme lent du marcheur, Junichirô Tanizaki nous convie dans le sanctuaire de Minase pour une promenade entre passé et présent, rêve et réalité. Après la mise en jambe tout en douceur dans le lieu saint et près des vestiges du palais impérial, accompagné par la musique des poèmes anciens, le lecteur flâne à la rencontre d'un conteur pour une douce échappée dans les temps anciens. A cette époque, la famille et les traditions pesaient sur les couples et l'amour n'avait pas forcément voix au chapitre. Enfant choyée par une famille en pâmoison devant sa beauté, O-Yû a été traitée pareillement dans sa belle-famille, toujours soucieuse de lui plaire et de la contenter. Habituée à voir tous ses voeux exaucés, la jeune fille se complaît dans un état de satisfaction permanente et se soucie finalement peu de son entourage. Elle accepte avec naturel le sacrifice de sa soeur et de l'homme qui l'aime. Il est question ici d'amour courtois, de chasteté, de désir bridé, de jeux sensuels, de caresses interrompues par le sens de l'honneur. Bien sûr, cette histoire d'amour finira, mais les sentiments de l'homme ne s'éteindront jamais. Longtemps encore après la rupture, il rôdera près de chez O-Yû, à chaque pleine lune du huitième mois, pour revoir encore une fois sa cruelle bien-aimée...
Une nouvelle poétique, onirique et langoureuse inspirée d'un conte populaire et servie par la plume sensuelle et délicate d'un auteur qui excelle à décrire un Japon idéal, fantasmé et révolu.
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Une pause japonaise avec cette nouvelle de l'écrivain japonais Jun'ichirō Tanizaki, qui explore les aspects sombres de l'être humain avec ses obsessions et ses désirs interdits.
Une promenade vers le temple de Minase, un ancien palais impérial avec des références aux poèmes ancestraux, aux haïkus et chansons anciennes du Japon impérial. le narrateur rencontre au détour d'un bosquet de roseaux un homme étrange. Après quelques verres de saké, celui-ci lui raconte l'histoire d'amour entre son père et une femme veuve très jeune, O-Yu.
‘Pour le dire en un mot, la personne d'O-Yû respirait le genre d'atmosphère que l'on trouve dans l'aspect des anciennes poupées de Cour, un mélange d'éclat rayonnant et de grâce classique, évoquant les figures presque inaccessibles de quelques grandes dames du palais. » Il s'approchera d'elle et ne pouvant l'épouser, épousera sa soeur O-Shizu. Une relation à trois qui s'installe.....

L'auteur s'inspire d'un conte traditionnel japonais et nous offre une oeuvre, courte, à la construction et au rythme particuliers, où le désir et l'obsession s'entrelacent, le pouvoir et la soumission, la lumière et l'ombre. On ressent le puissant attachement de l'auteur pour le passé de son pays.

Une écriture toute en subtilité et élégance pour un agréable moment de lecture loin de notre réalité.


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J'ai beaucoup aimé explorer cette nouvelle du maître Tanizaki. Elle a été écrite en 1932 en même temps qu' Eloge de l'ombre auquel elle fait écho. A cette époque Tanizaki s'est retiré à Osaka et travaille également à la traduction en japonais moderne du Dit du Genji. La première partie de la nouvelle pleine de références littéraires et historiques ainsi que sa structure complexe peuvent dérouter à première vue mais laissez-vous guider par le narrateur-auteur et très vite, vous verrez, vous serez comme absorbé dans son riche imaginaire poétique.
Dans la première partie l'auteur-narrateur nous emmène dans une promenade automnale autour du sanctuaire de Minase dans la région d'Okamoto, sur les traces de l'empereur Gotoba (XIIIe siècle). Celui-ci y fit édifier un palais, y donna des fêtes somptueuses. Cet empereur était aussi poète et termina sa vie en exil. Il composa en particulier ce poème mélancolique :
« Je regarde dans le lointain
Le pied des montagnes est enveloppé de brume
Rivière Minase !
Pourquoi avoir préféré les soirs d'automne ? »
Le narrateur cherche le lieu précis où l'empereur méditait et cherche aussi à retrouver l'émotion nostalgique exacte que l'empereur éprouvait alors 700 ans avant lui. Il cherche la montagne arrondie, douce, embrumée à l'ombre de la lune. Il cherche à se fondre dans la solitude du soir dans la fine brume qui flotte au-dessus de l'eau et qui semble de loin lui faire signe. Cette rêverie mémorielle lui fait oublier l'heure. Il suit alors le conseil d'un marchand de nouilles. Il emprunte un bac, s'étonnant qu'il en existe encore, qui le mène sur un banc de sable couvert de roseaux au milieu du fleuve. Là avant d'embarquer sur un second bac le conduisant vers la rive opposée, il sort son carnet à dessin et boit quelques verres d'alcool. Une lumière bleutée enveloppe le fleuve. Il chantonne, pense aux courtisanes qui se frayaient un passage dans les roseaux pour se vendre aux marchands. Que sont-elles devenues ? Ont-elles été obligées de se sacrifier par compassion pour Amina ? le narrateur sent alors une présence derrière lui. Un homme est accroupi dans les roseaux. Il est d'Osaka. Ils se mettent à discuter, s'accordent sur tout, boivent beaucoup de saké et se mettent à chantonner des airs du Nô. le narrateur confie qu'il songe aux fantômes des courtisanes du passé et l'inconnu était justement en train de songer « aux fantômes d'un passé disparu ». Depuis l'enfance, il a été plus ou moins contraint d'assister aux fêtes de la lune. En fait son père venait guetter à travers d'épaisses feuilles de roseaux une jeune femme joueuse de koto à la voix raffinée. Chaque année la scène se répétait, sous la lune bleutée.

Le narrateur s'efface tel le waki enivré de saké dans le théâtre No. L''inconnu aux roseaux comme le shite du Nô nous raconte alors l'histoire du père. Il y a bien longtemps, ce père aima O_Yu, une jeune veuve de vingt-trois ans et mère d'un petit garçon. Elle avait été élevée comme une princesse et régnait sur la maison de ses beaux-parents. Ceux-ci lui laissaient beaucoup de liberté afin qu'elle ne se remarie jamais ce qui aurait privé l'enfant d'héritage. Shinnosuké (le père de l'inconnu) issu de la bourgeoisie rêvait depuis longtemps d'épouser une beauté aristocratique à la peau laiteuse. Au théâtre où il la rencontra il fut sous le charme de cette poupée de cour. Mais comment contourner l'obstacle des beaux-parents ? Grâce à l'entremise d'une tante, l'idée s'imposa alors d'épouser la jeune soeur O-shizu. Ainsi Shinnosuké resterait très proche de l'aînée…Je ne vous en dirai pas plus sur ce très tanizakien ménage à trois plein de perversité et de calculs sournois.

Le destin de la belle O-Yu rappellera celui de l'empereur mais aussi celui des courtisanes, la douleur de l'empereur celle du père de l'inconnu aux roseaux. Au fait ce coupeur de roseaux ne serait-il pas un fantôme qui se fond dans le clair de lune ?
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Un beau soir de septembre, le narrateur se décide à une promenade méditative et poétique au sanctuaire de Minase, lieux où s'élevait jadis un ancien palais impérial. La beauté chaleureuse de ces lieux porteurs d'un passé majestueux, évoque au marcheur solitaire des réminiscences d'oeuvres traditionnelles, de poèmes anciens, de haïkus consacrés, ainsi que le désir de contempler la lune sur les rives toutes proches du fleuve Yodo.
Sa solitude est pourtant troublée par l'apparition d'un homme, surgi de derrière les roseaux tel un esprit des eaux.
Celui-ci, après lui avoir offert quelques verres de saké, entreprend de lui faire le récit des amours contrariés de son père avec la belle et distinguée O-Yû. A l'époque, la tradition nippone ne permettant pas à O-Yû, jeune veuve avec un enfant, de se remarier,
le père du conteur s'était résolu à épouser O-Shizu, la soeur cadette d'O-Yû, afin de rester proche de celle qu'il avait épousée dans le secret de son coeur. Une curieuse relation triangulaire, fondée sur la chasteté, s'était alors établie entre O-Yû et le couple, chacun sacrifiant sa vie par amour et par respect pour les deux autres.
A la fin de cette étrange confession, la silhouette de l'inconnu se fond dans le clair de lune, laissant planer comme l'ombre d'un doute sur la réalité de cette rencontre…

Dans ce court roman inspiré d'un vieux conte japonais, Tanizaki prend tout son temps pour camper son décor.
Posément, graduellement, l'auteur japonais crée une atmosphère tout en délicatesse, établit une ambiance douce, éthérée, qui vous happe et vous enivre comme ces coupelles de saké offrant une légère ivresse, un trouble nimbé de bien-être.
Par un lent, long et beau préambule, paisible promenade au bord d'un fleuve un soir de pleine lune, le lecteur sera peu à peu conduit au coeur du récit.
Le promeneur solitaire accompagné d'un lecteur serein, se laissent tout d'abord envahir par la beauté calme des lieux, baignés de douce mélancolie, sorte d'attente contemplative nimbée de poésie nippone, de haïkus, d'histoires traditionnelles.
Puis, avec cette magie que confèrent les bords brumeux d'un fleuve seulement éclairé par l'astre lunaire, l'apparition du deuxième personnage, surgi d'entre les roseaux, ouvre la voie à un autre récit tout aussi délicat et raffiné, l'histoire d'un amour impossible.

Dans la narration de ce récit, l'auteur japonais révèle l'étendue de son érudition des us et coutumes de la tradition nippone et des arts traditionnels (instruments de musique, poésie, oeuvres anciennes).
Apparaît alors un monde où le raffinement et l'élégance le disputent aux devoirs et contraintes imposés par des codes sociaux extrêmement restrictifs.
Le grand auteur japonais, au demeurant souvent bridé par la censure dans d'autres ouvrages, compose ici un tableau d'une exquise subtilité, traduisant à la fois la soumission et le respect aux règles ancestrales, et le rapport triangulaire ambigu et sensuel des personnages.
Ainsi, dans un style imagé, auréolé d'une poésie claire et mélodieuse, il réussit à évoquer les thèmes qui lui sont chers – les passions amoureuses, les relations triangulaires, la beauté, la sensualité - sans toutefois heurter les bonnes consciences.

A la recherche d'un esthétisme gracieux, élégant et raffiné, l'auteur de « La clef », « Eloge de l'ombre » ou « le tatouage », compose « le coupeur de roseaux » à la manière dont les artistes japonais réalisent leurs estampes à l'époque Edo, avec cette portée philosophique que l'écrivain japonais du XVIIème siècle Asaï Ryôi mentionne ainsi : « vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d'érable […], dériver comme une calebasse sur la rivière, c'est ce qui s'appelle ukiyo. »
Les descriptions finement nuancées de la nature, des paysages, des costumes, le mouvement suspendu d'un geste féminin, le sentiment d'évanescence et d'éphémère qui se dégagent des êtres et des choses, sont peints au plus fin pinceau et, sous la plume de l'auteur, se dévoilent détail après détail au gré d'une écriture soignée, souple et soyeuse. Si bien que, tout comme les artistes pratiquant l'Ukiyo (ou l'art de l'estampe), l'on pourrait aisément qualifier de « peintre d'un monde flottant » le grand écrivain japonais Junichirô Tanizaki (1886 – 1965).
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Après le grand tremblement de terre du Kantô en 1923, Tanizaki Junichirô partit s'installer dans la région du Kansai (Kyoto-Osaka). Lui qui s'était intéressé de près à l'occidentalisation de son pays depuis le début de l'ère Meiji, il revint alors vers le Japon d'avant et ses traditions.

Le coupeur de roseaux appartient à cette veine. le narrateur qui approche de la cinquantaine est un double parfait de Tanizaki. Une fin d'après-midi, à la mi-septembre, ce personnage partit pour une promenade vers le sanctuaire de Minase, dressé en l'honneur de Gotoba, empereur caché du XIIIème siècle. le sanctuaire se dresse à l'endroit où le souverain possédait une vaste demeure, pas très loin de sa capitale Heian-Kyo, le nom de l'ancienne Kyoto. le narrateur compte profiter du spectacle de la pleine lune de ce mois, qui fait l'objet au Japon d'une célébration appelée "Tsukimi" (littéralement, "regarder la lune") où l'on contemple l'astre lunaire, si possible sur l'eau pour bénéficier des reflets, et avec du saké.

L'âme empreinte de nostalgie douce, le narrateur évoque chroniques et poèmes de l'époque médiévale. Assis près des roseaux sur un banc de sable au milieu de la rivière, il est accosté par un homme sensiblement du même âge que lui. Cet inconnu partage son saké avec le narrateur avant de lui confier l'histoire de son père et de sa relation avec la superbe et raffinée O-yū, jeune veuve et mère d'un petit garçon, dont il épouse la soeur cadette O-Shizu. S'ensuivent des relations très ambiguës non dénuées d'une certaine perversité entre le trio.

Tanizaki met tout son talent d'évocation dans ce récit très contemplatif. Comme son double fictionnel, on se laisse bercer par la poésie fantasmatique de cette nuit d'automne où une légère brume floute et adoucit les contours des choses. On se laisse prendre à l'histoire narrée par linconnu, au charme vénéneux d'O-yū et du trio. Tanizaki aime et excelle à mettre en scène des personnages aux comportements troubles (cf. sa première nouvelle "Le Tatouage" ou son roman le chat, son maître et ses deux maîtresses, entre autres).

L'ensemble forme une sorte de conte onirique dont on ressort comme d'un rêve.
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Ce livre est un joli voyage émouvant et dépaysant au bord d'un petit étang près du sanctuaire de Minase. Bercée par la mélodieuse musique de la voix de cet ami rencontré en chemin, je suis émerveillée de notre complicité naissante. Sa confiance en moi me touche. Il me révèle sans pudeur ce qui le fascine en ce lieu à la beauté privilégiée : une femme inaccessible, O-Yû, qui hante ce sanctuaire et qui laisse une trace mystérieuse et délicieuse dans sa vie d'homme.

Et voilà que je me prends pour le narrateur...

Si je mets trois étoiles seulement à ce récit, c'est parce qu'il m'a fallu un temps fou pour entrer au coeur de l'histoire. Dans la première partie, j'avais l'impression d'assister à un cours de géographie, tentant de situer Minase sur la carte d'un Japon aux mille vies.
Petit à petit pourtant, la magie de la plume de Junichirô Tanizaki a opéré et j'ai été séduite...
Mais certainement trop tard pour faire de cette lecture un vrai coup de coeur.

Je souris en lisant l'avis de Woland qui rejoint mon point de vue : l'intensité, la force, les trésors de ce roman se cachent certainement lors de la première lecture. Je ne vais donc pas hésiter à le relire pour en goûter chaque mot, chaque émotion, chaque merveille.
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A mon grand regret, je suis passé complètement à côté de ce récit. Vu que ce n'est pas mon genre de prédilection je dois faire un effort non négligeable, être dans un état de réception important pour en tirer l'essence. A deux reprises j'ai cru que j'accrochais aux descriptions lentes et soignées des paysages. Mais non. Au final, l'aspect trop contemplatif à mon goût, le manque d'action de cette romance à trois voix mêlant le père du conteur, la belle veuve O-Yû et la soeur adepte du sacrifice O-Shizu m'ont écarté du jeu. J'ai lu la deuxième moitié du récit en diagonale, en prenant des raccourcis, voulant malgré tout atteindre la fin.

J'ai raté quelque chose ici je pense, les critiques d'autres babéliotes comme Malaura ou LiliGalipette me le font bien sentir. A ma décharge, je n'étais pas au mieux de ma forme. Cela a indubitablement joué sur ma réception du roman.
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Le Japon, ce pays où l'on célèbre la pleine lune du huitième mois entre amis, en buvant du saké, en composant des poèmes, en jouant de la musique et en contemplant la lune. Ce pays où les habitants prennent un jour de congé pour fêter la floraison des cerisiers au printemps, ou le flamboiement du feuillage des érables en automne. Ce pays où les habitants mettent un point d'honneur à respecter la pureté de leurs sentiments.

Mais le Japon est aussi ce pays où pression sociale, normes et conventions sont à leur paroxysme, où la liberté individuelle est sacrifiée au nom de l'image sociale, où tous les choix, toutes les décisions sont dictés par le qu'en-dira-t-on.

On retrouve ces deux ingrédients essentiels de la mentalité japonaise dans « le coupeur de roseaux ». Une histoire de triangle amoureux, qui sous des dehors de délicatesse, se révèle d'une intense violence …
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Il s'agit d'un tout petit roman, 120 pages dans une police de caractères de bonne taille.
L'argument est assez simple, le narrateur, lors d'une promenade près d'un ancien palais impérial, rencontre un homme affable et étrange. Il lui offre à boire du saké et lui raconte l'histoire d'O-Yû, une belle jeune femme, noblement raffinée, enfant chérie de la fortune, dont le père de l'homme se serait épris il y a bien des années.
Le texte comprend deux parties distinctes et je dois admettre que les 45 premières pages qui décrivent la promenade du narrateur, ses rêveries historiques, illustrées par force citations, même si elles préparent la suite du récit, ont largement rencontrées mon ennui.
Heureusement, la seconde partie est beaucoup plus captivante avec le récit de l'histoire de la belle O-Yû.
La fin du roman nous laisse dubitatif sur le personnage de l'homme qui raconte son histoire. S'agit il d'un homme réel, d'un fantôme, d'un esprit ou bien encore le narrateur a-t-il simplement succombé à un excès de saké ?
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Le narrateur, en se promenant au bord d'un étang, rencontre un homme qui va lui compter les raisons qui le poussent à revenir déambuler sur ces lieux environnant un ancien palais impérial. Ce sont ses souvenirs de jeunesse qui resurgissent ainsi, du temps où son père, Seribashi, l'amenait ici, attiré par la musique traditionnelle, suave et légère émanant de la noble demeure. Cette musique était interprétée par O-Yû, la femme que Seribashi a aimé toute sa vie. O-Yû, jeune veuve et mère, devait porter le deuil un temps, et Seribashi épousa sa soeur O-Shizu, mais celle-ci devina vite les sentiments profonds et pudiques unissant les deux coeurs. O-Shizu fait preuve d'une noblesse d'âme et de coeur infinie en installant O-Yû chez elle pour favoriser le rapprochement des deux amoureux...mais la société japonaise très conservatrice permettra-t-elle la concrétisation d'une telle union ?
Atmosphère onirique et nostalgique pour cette belle nouvelle aux allures de fable, qui met en exergue les thèmes souvent visités par la littérature japonaise : les amours défendues, l'honneur, la pudeur dans l'expression des sentiments, la rigidité de la société et de ses codes, la mémoire et sa transmission à travers les générations.
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