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Critique de Ziliz


Ziliz
20 février 2015
Après cinq années de captivité en stalag à Hammerstein (60 kms au nord-est de Frankfurt), le père de Tardi est rentré en France, à pied, dans la neige et le froid, et toujours la faim au ventre, à raison de vingt km par jour avec d'autres prisonniers de guerre encadrés de 'Posten' (gardiens allemands). Quatre mois de marche, tenus à chaque pas par l'espoir de se rapprocher de la famille, de la femme aimée, de les retrouver enfin. Quatre mois de marche lors desquels des copains mouraient de maladie, d'épuisement. Quatre mois de marche forcée à travers les campagnes sinistrées, les villes détruites, à côtoyer la terreur des civils allemands (fuites, suicides collectifs) à mesure que les soldats russes approchaient et que les représailles tombaient (massacres et viols), tandis que les alliés bombardaient.

Après le récit étoffé des années de stalag de son père dans un premier opus, Tardi relate ici son retour en France. L'auteur se met en scène dans le récit, sous les traits d'un enfant témoin de ce que vit son père, donnant la réplique à cet homme cynique et toujours en colère. Bien plus qu'un carnet de voyage, il s'agit d'un documentaire, les souvenirs paternels sont enrichis de précisions historiques très fouillées sur le nazisme et sur la fin de la seconde guerre mondiale. On comprend ce souci du détail autour d'un homme qui, toute sa vie, après une telle jeunesse, n'aura pu lire que des ouvrages sur la guerre.
J'ai dû morceler la lecture de cet album dense et parfois indigeste qui s'appréhende plus comme un témoignage-documentaire que comme une BD. Cela dit j'ai beaucoup appris, autant que sur les conditions de (sur)vie en stalag dans le premier opus. Je pensais naïvement - ou ne m'étais pas posé la question, à vrai dire - qu'une fois libérés, les prisonniers étaient rentrés chez eux en train, n'imaginant pas tant de monde sur les routes, la confusion, la terreur après la défaite nazie...

Merci à Babelio et aux éditions Casterman pour cet album enrichissant et émouvant.
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