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Critique de JeanLouisBOIS


Les Voyages d'Alex Taylor.
Quand as-tu vu ton père pour la dernière fois ? se présente comme une autobiographie réalisée par Alex Taylor à l'occasion de la perte de son père à la suite de la maladie d'Alzheimer. On a affaire à un récit mêlant entre eux un ensemble de « voyages » qu'effectue l'auteur : voyage géographique, voyage dans son histoire familiale et personnelle, voyage dans les mots et les langues française et anglaise.

Le voyage géographique se passe entre la France et l'Angleterre et représente l'occasion de faire une sorte de bilan de la vie de l'auteur et surtout de constater que très peu de chose le rattache à son île maternelle. Il s'éprouve ainsi comme un déraciné D'autant plus que sa passion pour la linguistique le pousse à une sorte de voyage à travers les mots et surtout les expressions qui le relient si fortement à ces deux cultures. Dans ce domaine de la langue, il trouve sa place avec aisance et il semble toujours avoir le bonheur de nous faire part de ses trouvailles. Mais l'atmosphère se gâte dès qu'on aborde la famille où il nous fait découvrir peu à peu que sous une apparence de normalité et de banalité, ce ne fut pas le parfait amour entre sa mère et son père. Enfin, se surajoutant à ces problèmes familiaux découverts tardivement, il doit affronter la société qui l'empêche de vivre au grand jour son homosexualité. C'est certainement ce qui le pénalise le plus intensément et on assiste toute au long du livre à ce voyage dans sa vie affective en France et en Allemagne. L'ensemble de ces voyages extrêmement intriqués constitue ce personnage d'Alex Taylor à la fois protégé et meurtri par la vie sans qu'il s'en rende toujours pleinement compte.

Malgré une écriture agréable et qui va souvent droit à l'essentiel, cette autobiographie m'a laissé l'impression de souvent rester à la surface des faits et des sentiments. En effet, peu d'analyses et de réflexions viennent donner à ce récit une densité et une profondeur qui semblent être très proches mais jamais atteintes et c'est dommage ! On a droit à un beau récit où l'ensemble des différents plans et centres d'intérêts sont plaisamment fusionnés mais on a souvent envie de dépasser la simple description et d'aller au-delà d'une narration que beaucoup d'autres auteurs auraient pu réaliser. On a presque l'impression qu'il est de bon ton d'avouer son homosexualité pour faire de vous un personnage de roman : Quelle bienpensance ! Quelle pauvreté pour l'esprit et l'intelligence du lecteur ! le fait d'être Alex Taylor lui a-t-il permis, en étant connu comme journaliste et comme « demi-people », d'accéder facilement aux éditeurs et faire connaître son histoire sans plus de talents que le quidam racontant sa vie sur le comptoir d'un bistrot ? On est presqu'en droit de se poser la question. Globalement, la déception a dominé pour moi la lecture de ce livre dont j'attendais davantage après l'essai réussi Bouche bée, tout ouïe.

(Lu dans le cadre de Masse Critique).
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