« On a eu beaucoup de chance de tomber l’un sur l’autre, notre fusion s’est opérée dès le premier jour, comme une évidence. »
Nous descendons les escaliers carmin, tu demeures sur le perron. Je me retourne après quelques marches. Ton visage a déjà retrouvé sa gravité, tes épaules s'affaissent, tes yeux sombres frôlent l'opacité
On peut avoir passé mille et une nuits à s'aiguiser en politique et conserver la naïveté de poissons rouges.
Des mois durant, les cerbères du chef refusent de m'accréditer lors de ses déplacements.
Ils ne sont pas peu fiers de leur travail, si bien que Bruno, comme à son habitude, me siffle dans l’oreille son œuvre, de l’Empire, nous avons renoncé au pire, et de l’Empereur, nous avons embelli nos meilleurs.
La politique, c’est comme un sport, au rugby tu plaques, à la boxe tu boxes, tu n’en veux pas à ton adversaire de t’avoir mis un coup de poing, ça fait partie du jeu. (Gaspar Gantzer)
Il n’est pas le même, l’Emmanuel Macron qui décide, qui agit, et celui qui symbolise, qui se sait épié, scruté, déshabillé dans la pesanteur du cérémonial républicain. Il est chef de l’État dans le premier cas, et tente d’être un homme d’État dans le second.
Un sécateur dans un buisson de ronces. C’est ainsi que l’un de vos conseillers formule aujourd’hui ma présence.
Pendant qu’elle étaye ses souvenirs, cette phrase de Romain Gary sur l’amour maternel me revient à l’esprit, et avec elle, tout l’enfermement qu’elle induit. " Elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n’ai jamais su où aller depuis."
Sur mes notes, j’ajoute ce que tu m’as confié quelques semaines plus tôt au Château, tandis que nous partagions un thé matinal, il ne faut jamais céder à Emmanuel. Moi, je ne lui cède jamais.