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Critique de ninamarijo


Dans « les groseilliers » second volet de sa petite trilogie (1898) (« L'homme dans un étui »et « de l‘amour » étant les deux autres volets). Tchéchov raconte avec humour l'histoire de Nikolaï petit fonctionnaire qui rêve d'une autre vie.
L'histoire commence ainsi ; contraint, par une forte pluie de se réfugier dans une ferme, Ivan Ivanitch raconte à Bourkine, son ami, l'histoire de son frère Nikolai dont le désir (qui va devenir une obsession) était de revenir vivre à la campagne pour son plus grand bonheur. Arrivé à ses fins, à force d'économie, il peut enfin se payer la propriété de ses rêves à 50 ans. Nikolaï se retire donc sur ses terres, il cultive enfin ses propres groseilliers dont les fruits lui paraitront succulents, il se lèvera la nuit pour les déguster ! Pourtant le lieu est plutôt sordide, usines et incinérateur bordent son terrain, mais, notre héros est aveuglé dans sa petite vie étriquée. Son frère, spectateur, est triste devant son peu d'ambition… son rêve de petit bourgeois qui place son bien-être dans de petites choses, ce solitaire et ce fat d'autosatisfaction.
Tchékhov qui disait « L'écrivain n'a pas à résoudre les problèmes mais il doit « les poser correctement », suscite en nous des interrogations sur le sens du mot bonheur et ce grand humaniste écrit : « le bonheur n'existe pas… si la vie a un sens et un but, ils ne sont nullement dans notre bonheur, mais dans quelque chose de plus grand. Faites le bien ! »
Dans « Ionytch » c'est de la déception amoureuse que Tchékhov décortique avec finesse et mélancolie. Ionytch, repoussée par une femme s'enlise dans sa vie et se néglige il devient obèse. Le récit est affligeant, triste là encore notre héros s'abandonne dans sa vie étroite, déçue, éplorée et cupide. Prends en main ton destin pourrait on lui dire !
Dans « la peur » nous sommes pris d'angoisse face à l'existence « Ce qui m'effraie surtout, c'est le train-train de la vie quotidienne, auquel nul d'entre vous ne peut se soustraire. Je suis incapable de discerner ce qui, dans mes actions, est vérité et ce qui est mensonge, et elles me causent du tourment ; j'ai conscience que les conditions de l'existence et mon éducation m'ont enfermé dans un cercle étroit de mensonge, que toute ma vie n'est rien d'autre qu'une préoccupation quotidienne de me tromper moi-même et de tromper les autres sans m'en apercevoir, et je suis effrayé à la pensée que je ne me délivrerai pas de ce mensonge jusqu'à ma mort. »
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