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Critique de shelbylee


Trois « grands-mères » partagent un appartement communautaire avec Antonia et sa fille Suzanna qui est muette depuis la naissance. Bien que les 4 adultes n'aient pas de liens de parenté et qu'elles aient été réunies par le hasard des attributions d'appartements par l'administration soviétiques, des liens très forts vont se nouer entre elles, surtout qu'Antonia va tomber malade.
Au départ, la narration complexe de l'oeuvre m'a un peu surprise. En effet, l'auteur utilise à la fois la première personne du singulier pour la mère et pour la fille, ainsi l'italique pour certaines des pensées de Suzanna. Mais, on s'habitue à ce fait car leurs réflexions sont très différentes. D'ailleurs, le livre se compose de nombreux petits apartés des différents protagonistes sur leur vie passée. Il suffit de se laisser porter. le texte est aussi parfois très poétique, notamment au niveau des pensées de Suzanna.
J'ai particulièrement aimé les 3 grands-mères qui ont un style qui fait penser aux dames de Cranford. Elles quittent peu leur appartement, aiment beaucoup évoquer le passé et faire des commérages, elles sont parfois effrayées par la modernité et ont eu forte tendance à se méfier des hommes. Même si elles sont parfois dures entre elles, elles se soutiennent toujours et surtout en cas de difficultés. D'ailleurs, elles vont se battre pour pouvoir continuer à élever Suzanna même après la mort de sa mère (on le sait dès le début). Elles vont utiliser toutes les ressources à leur disposition et même faire appel aux hommes. Elles sont très attachantes. Elles regrettent parfois l'Ancien Régime et jettent un oeil plus que circonspect sur ce que leur a apporté le communisme.
La description de la vie en URSS dans les années 1950 et 60 est saisissante. Pour les habitants, le système communiste n'est pas encore en place et on leur promet toujours qu'ils vont arriver à une société sans classes où tout le monde aura ce qu'il désire sans rien payer.
C'est impressionnant de lire la description du poids de la société sur l'individu. Rien n'échappe à personne et tout le monde se mêle de tout que ce soit sur la façon d'élever un enfant ou bien sur les relations qui se nouent entre un homme et une femme. On voit un brave homme être presque piégé et obligé de se marier sous la pression des membres de son usine.
Une plongée émouvante dans l'univers de 5 femmes en URSS qui tentent de survivre face à l'absurdité du système grâce à une solidarité sans faille. Un livre tout en pudeur. Une belle découverte.
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