En Méditerranée
Large tunique verte et bleue
et ses écailles de soleil,
mer, soumise à la valse des vents,
où vont dauphins en sarabande,
compagnons des antiques rameurs.
Mer des sirènes cajoleuses,
vivandières des rocs naufrageurs,
j’écoute ses longs soupirs de sable,
rengaine qu’Ulysse entendit
et qui parle une langue sans âge.
Sous l’ardent miroir solaire,
dans le remous d’un clair-obscur
où luit la grande étoile rouge,
ondulent les molles méduses
aux caresses venimeuses.
Par les champs d’ulves, de gorgones,
tanguent les hippocampes d’or.
Dans le lourd secret des amphores
affûts des murènes acerbes
somnole la mémoire du temps.