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Critique de LoupAlunettes


Oui nous vous répondrons, rapidement : l'illustratrice Sandrine Thommen c'est aussi Sande Thommen.
C'est un souhait personnel et créatif de la part de l'auteure de mettre en avant une personnalité féminine inspirée du charme masculin (on ne dit plus "garçon manqué" aujourd'hui, puisque ce n'était peut-être pas le souhait de ses parents, ni le sien. C'est surtout un charme '"garçonnet" bien assumé chez cette femme).
Ceci étant dit, place au livre.

"La fille qui a décoché la flèche" est un petit parcours initiatique qui devrait procurer quelques sensations aux jeunes lecteurs.
C'est un petit vent de liberté qui va souffler le temps d'une histoire.
La fille de cette histoire est-elle une chasseresse ?
Nullement. C'est une enfant qui jouera avec un arc bricolé.
Nous débuterons l'histoire sur un temps récréatif.
Incroyable : la flèche s'est sauvée, loin (plus loin que pourrait le faire peut-être une de nos flèches à nous sur un arc bricolé).

Nous ne pourrons le vérifier sur l'expression de son visage mais avec le texte, nous la devinerons grisé par sa réussite.
Notre héroïne va être habitée par l'excitation d'avoir fait voler sa flèche comme une vraie.
Où est-elle?

Le propos du livre: j'y vais ou je n'y vais pas la récupérer cette flèche ?
Trouver la flèche va être un long parcours et remplir le reste des heures jusqu'au moment de rentrer.
La petite va se sentir hardie et téméraire. La flèche va finalement montrer le sens où commence l'aventure, au-delà des limites autorisées devra t-on comprendre.
Elle franchira les hautes herbes qui formeront une basse muraille végétale près de la maison. Elle ne la voit pas, elle parcourra le chemin en enfilade, elle n'est pas là, elle sautera les barrières et s'éloignera de la vue de sa maison... Cette petite est une coquine, ne s'affolant pas, ayant un peu le sens de l'orientation (ce qui fait qu'au même âge nous ne pourrions oser la même chose), le long parcours est une pelote de chemins qui va figurer la petite fille qui fera durer le plaisir (le temps de trouver sa flèche). Ca va aussi monter et descendre.

Les auteures ne chercheront pas à nous effrayer.
La forêt de l'illustratrice de Sande Thommen est touffue, elle deviendra profonde, bien verte ou dorée par endroits et giboyeuse mais toujours éclairée, amicale.
Ce qui expliquera que les parents à la fin se contenteront de saluer leur petite perchée au loin sur un arbre.
Cette petite, dont on ne voit que la silhouette blanche et qui pourrait être n'importe qui (sauf dans ce sentiment qu'elle éprouve là maintenant), n'aura pas la sensation de faire une grosse bêtise.

Le texte de l'auteure Anne Terral nous la replacera dans une nouvelle perspective : revisiter un territoire connu et habituellement accompagné des parents.
Les coins seront en effet familiers mais aussi un peu nouveau.
Quel est donc cette voix qui lui défend de s'aventurer trop loin ?
Est-ce sa conscience ou bien le petit écureuil qui veille à chaque recoin ?
Mais où est donc cette flèche ?
Notre héroïne est une rêveuse, imaginant peut-être le trait planté dans un coeur pour le rendre amoureux. Sa flèche ne tue pas.
En cherchant, l'esprit sera un peu ailleurs et encore un peu dans le jeu.
Nous aimerons vraiment les images et ce petit esprit de liberté planté qui va pousser tout doux, sans faire de grosses bêtises.
La petite sera convaincue en se couchant d'avoir un peu grandi ce jour.
A découvrir.
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