Dès la couverture, un soleil de patchwork de papier veiné, annonce la tonalité du recueil : ici, on mue et on recoud d'encre les froissements d'une âme en clair-obscur.
Yasmina Teterel se dévêt pour nous de ces peaux-èmes, fragments fragiles à fleur de vif, expériences encrées qu'on incorpore et détache au fil des vers. Qu'elle évoque en jeu d'ombres la maladie (« qu'il est long ce matin/ dans cette chambre engourdie/ rythmée par le chant/ de ce ventre, tambour creux »), la tentation de disparaître (« et mes yeux ont tiré leur couverture. Ils avaient froid »), la douloureuse absence (« mon corps affaibli par tes absences/ s'usait sur les toits du monde / cherchant en vain le ciel de tes yeux / dans le regard des autres ») ou, au contraire, des instants où l'âme se retrouve en pleine lumière consciente, où elle se réchauffe à la lumière des rencontres (belle ombre de
René Char dans le marteau du maître– « la Sorgue, votre sang, nourrit la terre des hommes »- ou des cultures fécondes – « sur ta bouche j'ai lu/le livre de ton peuple »), la poétesse nous conte l'immanence de son être et de sa poésie.
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