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Critique de gerardmuller


Azincourt par temps de pluie /Jean Teulé
Azincourt, au coeur de l'Artois, le 25 octobre 1415 : des milliers de soldats anglais et français bottés et casqués, cuirassés et armés jusqu'aux dents sur leurs destriers se font face. Ils brandissent fièrement leurs étendards. Les Anglais veulent rejoindre Calais pour rentrer chez eux, les Français leur barrent le chemin, certains de leur force de par leur supériorité numérique. Il pleut à verses depuis plusieurs jours et les chevaux piétinent dans un bourbier.
Sûrs de leur force, les Français se précipitent pour participer à la curée. Dans la grande tradition de la chevalerie française, menés par Charles d'Orléans, (neveu du roi Charles VI le Fou), et ses trois fils, les Français ont l'intention de se couvrir de gloire et de faire grande bataille contre la famélique armée de Henri V roi d'Angleterre décimée et affaiblie par une dysenterie après avoir consommé à l'excès des moules en baie de Somme.
Ces fiers aristocrates français sont de jeunes intrépides qui n'ont encore jamais combattu. Accompagnés de la jeune et alliciante Fleur de Lys, ribaude dévouée, l'amulette, le porte-bonheur des batailles, une jolie petite au continuel sourire d'hermine, ils ont festoyé avant le combat en avalant des oignons et des fèves, arrosés de verjus, fêtant la victoire avant de l'avoir conquise. Occire l'Anglais, ils l'ont chanté à tue-tête avant de sombrer dans l'ivresse et le stupre.
Chez les Anglais par contre, pas de femelles, car le roi a précisé que les plaisirs de Vénus amollissent Mars.
Torchés par une nuit festive, les arbalétriers français agglutinés les uns aux autres s'enlisent dans le bourbier quand la pluie redouble de violence et ne peuvent faire usage de leurs arbalètes. Pendant ce temps les archers anglais embrassent leur bois d'if et s'en donnent à coeur joie…
Une bataille perdue et un désastre que Jean Teulé nous conte admirablement avec truculence dans une prose au souffle rabelaisien. Trois jours dantesques narrés en une verve sans égal.
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