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EAN : 9782080243447
208 pages
Mialet Barrault (02/02/2022)
3.59/5   916 notes
Résumé :
Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d'une bataille perdue.

Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tous les aristocrates de la cour de France se précipitent pour participer à la curée. Ils ont bien l'intenti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (172) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 916 notes
Il pleut des hallebardes, sur l'Artois.
Il pleut dru sur Azincourt, ce 25 octobre 1415. Merci à Jean Theulé pour cette révision de mots et d'expressions ...médiévales!


Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux, par Calais, se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre, qui leur cherchent noise.


La veille, les Français ont fait... bombance :), bonne chère et ripaille, en faisant la nique aux anglais...
Aucun de ces chevaliers, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, n'est à la queue leu leu! Non que nenni, ils sont rangés, collés l'un à l'autre, serrés comme des sardines dans leur armure de fer, brandissant fièrement leurs étendards. Serrés au point qu'ils ne peuvent dégainer leur épée, mettre flamberge au vent
Et ils doivent raccourcir leur lance de 4 mètres, qui rentre dans le fondement de leur voisin de devant...


Tout ce que la cour de France compte de nobles et de chevaliers se précipite pour participer à la curée, pour frapper de taille et d'estoc l'ennemi. Ces hommes ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant.


"S'ils dédaignent s'en prendre aux archers, ceux-ci, moins bégueules, veulent bien leur tirer dessus. " Chevaliers et destriers s'écroulent.
-"Ça ne se passe pas bien, ça ne se passe pas bien ! râle l'un d'eux.
Le comte de Vendôme, accroché au harnais d'or de son cheval, se scandalise :
- Pourquoi a-t-on laissé l'ennemi avancer jusque-là ? Quel grave manque d'organisation !"
Aucun des champions de France ne peut battre sa coulpe. Exterminer la vermine anglaise va être une autre paire de manches! On a "fait le Jacques" ce jour là, on a fait l'idiot du village...


Pas besoin d'être grand clerc, pour deviner la suite!
"Toutes les armées du monde ont, un jour ou l'autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s'impose : grandiose !"
Sur la terre boueuse du champ de bataille, parmi les ruisseaux noirs et les larmes de sang, fleurit une "Fleur de Lys,", une gueuse et ribaude qui...


Après la défaite, Henry V ordonne à son armée de décapiter les chevaliers, et de les rendre méconnaissables, à coups de maillets...
La perfide Albion construit actuellement un sous marin nucléaire, qu'elle va nommer... Azincourt.
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Edifiant et horrifiant.

On ne présente plus l'une des plus célèbres victoire des Anglais contre les Français durant la guerre de cent ans (1415). Où 6.000 anglais fatigués, malades, démoralisés ont foutu la plus belle peignée de tous les temps connus à ce jour, à 10.000, 20.000, 30.000 français (selon les sources, la taille du poisson pêché continue d'augmenter, même après sa mort). A tel point, que ces prochains jours, un SNA Anglais va être baptisé du nom de la célèbre victoire.

Et c'est un français qui raconte. Il ne cherche pas d'excuses, ne fait pas une thèse sur les forces en présence, la politique, les nobles, l'histoire. Non, il décrit la boucherie (il n'y a pas d'autres noms) et liste les conneries, les énormes conneries que les français ont fait pour en arriver là.

Le choix du terrain, le choix de l'organisation de l'armée, des bourdes qui auraient valu la pendaison à tout troufion normalement constitué. Des bêtises habillement relevées par Fleur de Lys, l'unique prostituée qui s'est tapé la moitié du camp français (pour la caution, du cul du cul du cul, ça fait toujours vendre).
On parle souvent de la supériorité des armes de distance (ici les célèbres longbow, les arcs long des Anglais) contre les charges de cavalerie. Ok. mais si les Français avaient fait preuve d'un tant soi peu de préparation, on les aurait dérouillés ces Roosbeefs. Et des armes de distance, on en avait aussi (les arbalètes). Mais elles font partie des erreurs qui ont permis ce massacre. Ce magnifique massacre, cette boucherie, cette sublime victoire.

On aura au moins retenu la leçon après. L'artillerie développée par la suite fera la fierté des armées françaises. Mais c'est une autre histoire.
Bref, un bouquin trop court si on aime la baston, trop long si on est effrayé par un peu de sang et des boyaux qui giclent. Mais en tout cas, l'action est là, l'humour est là et l'histoire est là.
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Débarquée en Normandie en août 1415, l'armée anglaise menée par le roi Henri V s'empare de la ville d'Harfleur après un mois de siège, mais, épuisée par une épidémie de dysenterie, doit provisoirement abandonner la poursuite de sa conquête. Elle met le cap vers le Nord de la France, pour rejoindre la ville anglaise de Calais et rembarquer vers l'Angleterre. A proximité du village D Azincourt, en Artois, ses quelques milliers d'hommes se heurtent à la fine fleur de la chevalerie française, accourue en masse leur barrer la route. Contre toute attente, la bataille qui s'ensuit le 25 octobre est un désastre sans précédent pour le camp français.


La défaite est d'autant plus cuisante qu'elle prend au dépourvu une armée, qui, avec l'avantage du nombre et la puissance de ses charges caparaçonnées d'acier, pensait, en toute arrogance, ne faire qu'une bouchée de la piétaille dépenaillée adverse. C'était sans compter la configuration du terrain, les conditions météorologiques et les « long bows » anglais : enlisée dans la boue après une nuit de pluie, serrée en contre-bas d'un terrain étroit où les chevaux abattus font chuter les autres comme des dominos, la cavalerie lourde subit dans une totale impuissance les tirs de sape d'une archerie inexpugnable dans ses retranchements.


Sérieusement documenté et pédagogiquement exposé, le récit pas à pas de cette bérézina sanglante qui mit fin à l'ère de la chevalerie - supplantée par la suprématie des armes à distance, mais aussi sabordée par d'irréparables erreurs stratégiques -, est aussi passionnant qu'édifiant. Prenant appui sur les aspects les plus ubuesques de cette déculottée d'une armée, tellement convaincue de sa supériorité et de l'immuabilité de principes éprouvés, qu'elle commet déjà bévue sur bévue au-delà même de comprendre que les règles du jeu ont changé, l'auteur transforme sa narration en une pantalonnade très politiquement incorrecte, au langage cru et à l'humour trivial qui sont sa marque de fabrique.


Peu friande du ton et du style rabelaisien de ce texte, j'ai davantage apprécié la restitution revisitée et indéniablement frappante d'un fait historique jusqu'ici très vague dans ma mémoire. Il n'est désormais plus près de s'en effacer !

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Que ce court roman est jouissif ! Jean Teulé manie à merveille la langue, mâtinant le vieux français d'expressions bien actuelles, et il communique au lecteur ce plaisir gourmand de la langue à la verve joyeuse assaisonnée d'ironie. Pourtant, le sujet n'est pas des plus réjouissant puisqu'il nous conte par le détail cette cuisante défaite des français face aux anglais près D Azincourt. C'est de cette débâcle monstrueuse et sanglante que ce petit village sortira de l'anonymat.
Nous sommes le 25 octobre 1415, sous une pluie battante, ce qui est important pour la suite de l'épopée tragi-comique. Face à quelques anglais épuisés par la dysenterie et leur roi Henry V, se déploie la fine fleur de la chevalerie française. Arrogants, vaniteux et trop sûrs d'eux, ils festoient toute la nuit, persuadés que, grâce à leur nombre et leur vaillance, ils ne feront qu'une bouchée de ces anglais amoindris qui ne pensent qu'à rejoindre Calais pour retrouver leurs navires et rentrer chez eux.
Hélas ! Très vite, l'issue de la bataille tourne à l'avantage des anglais menés par un roi stratège tandis que les vaniteux français en quête de gloriole s'embourbent dans la fange. Et c'est une dérouillée monumentale.
« Les français ne bougent pas parce qu'ils ne peuvent bouger. Ils sont englués dans la boue jusqu'aux genoux. Les chevaux, sur les ailes, c'est jusqu'aux flancs »
Un personnage singulier, Fleur de Lys, la catin à soldats, émaille le récit de ses remarques pertinentes que les chevaliers méprisent. Pour qui se prend-elle, celle-là ? Tout en vaquant à sa tâche de putain, la fine mouche, qui se comporte mieux que tous ces nobles, écoute et observe et son bon sens face à la situation nous ébaudit.
« Fleur de Lys n'a pas du tout la tête rentrée dans les épaules. Il se dégage d'elle une noblesse peu commune dans le secteur malgré la foison de comtes, barons, lords et tout le tintouin. »

« Azincourt par temps de pluie » est un roman réjouissant dont on ne fait qu'une bouchée.


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Mes aïeux, quelle raclée!
Avec ce dernier livre de l'immense Jean Teulé, me voilà enseigné et renseigné sur cette bataille dont je ne savais que le nom: Azincourt.
Azincourt, morne et boueux champ de bataille ( La gadoue, la gadoue, la gadoue...) qui verra les favoris, pourtant à cinq contre un, se faire ratatiner par l' Anglois!.. Et même une éclaircie matinale, avec un beau soleil, participera au malheur des chevaliers en armures!
Réellement, ce funeste jour du 25 octobre 1415, les Français étaient "trop", pour reprendre une expression contemporaine... Et même "beaucoup trop"!
Trop imbus, trop lourds, trop nombreux, trop intransigeants, tout trop, quoi!
Jean Teulé n'épargne aucun détails de cette bataille qui marque la fin d'une époque: de la veille angoissée des Anglais et de celle ripailleuse des Français... Jusqu'à l'issue tragique et honteuse pour une noblesse de France orgueilleuse à l'excès!
Quand on songe que les Anglais ne demandaient qu'à rentrer chez-eux et que leur roi était prêt à restituer la ville de Calais au Roi de France!

Merci à vous, Jean Teulé trop tôt disparu et dont nous ne découvriront plus de nouvelles et captivantes histoires de l'Histoire.
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critiques presse (5)
LePoint
20 octobre 2022
Un dernier roman jubilatoire, impitoyable et flamboyant, qui dit si bien quel formidable écrivain était Jean Teulé…
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
03 mai 2022
Une bataille inutile que les Français croyaient pouvoir gagner facilement et qui fit 10000 morts.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Après Crénom, Baudelaire !, Jean Teulé revient avec sa verve et son humour en revisitant cette fois-ci l'une des plus grandes défaites de l'histoire de France, la bataille d'Azincourt.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LePoint
16 février 2022
1415 : la France se fait estourbir par l’Angleterre. Une raclée historique joyeusement racontée par Jean Teulé dans « Azincourt par temps de pluie ».
Lire la critique sur le site : LePoint
LaTribuneDeGeneve
15 février 2022
Au passage de cette débandade, notons la langue de l’auteur, alerte et vive, qui pourlèche les babines du vieux français, le mâtine de modernité. Une alliance «franco-british» inédite en la circonstance!
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Au premier rang, beaucoup de grands noms de l’aristocratie française ont péri. Ces morts ne bougent pas, ce qui est fréquent, mais quoique debout ils ne tombent pas non plus, ce qui est plus rare. Ils ne tombent pas car ils ne peuvent tomber. L’armure médiévale étant peu flexible, et parce qu’ils sont englués jusqu’aux genoux dans la gadoue qui les retient, leurs dépouilles ne parviennent à basculer ni en avant ni en arrière. Les nombreux succombés sans avoir combattu, entre d’autres Français qui étouffent dans leur armure, forment un vertical rempart. Ils ressemblent aux statues alignées de l’île de Pâques.
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Au premier rang, beaucoup de grands noms de l'aristocratie française ont péri. Ces morts ne bougent pas, ce qui est fréquent, mais quoique debout ils ne tombent pas non plus, ce qui est plus rare. Ils ne tombent pas car ils ne peuvent tomber.

L’armure médiévale étant peu flexible, et parce qu'ils sont englués jusqu'aux genoux dans la gadoue qui les retient, leurs dépouilles ne parviennent à basculer ni en avant ni en arrière. Les nombreux succombés sans avoir combattu, entre d’autres Français qui étouffent dans leur armure, forment un vertical rempart. Ils ressemblent aux statues alignées de l'île de Pâques.
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Ces jeunes intrépides n’ayant jamais combattu, dont Charles d’Orléans encore en selle, ont hâte de se couvrir de gloire et de faire grande bataille contre la famélique armée du roi d’Angleterre dont ils connaissent l’état des troupes si mal en point.

— Les moules de la baie de Somme ont presque suffi à tous les tuer, alors nous..., pouffe le Danois. Ne pas parvenir à réaliser ce qu’ont pu faire des moules pas fraîches serait un comble !
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— Venus de la mer vers la mi-août pour attaquer notre royaume par la Normandie, après avoir débarqué devant la petite ville fortifiée d’Harfleur qui, sans aucune aide de l’armée royale, s’est défendue vaillamment et dont la prise a beaucoup trop traîné à leur ôte humide. Les vivres qu’ils avaient apportés ont moisi. Leur roi Henry V a donc renoncé à remonter la Seine, jusqu’à l’invasion de Paris et peut-être de toute la France…
Philippe parle maintenant plus fort à cause du vacarme de la pluie percutant les sonores visières relevées des casques métalliques entourant les têtes assourdies à proximité. Quel déluge ! mais le seigneur du Quesne poursuit :
— Début octobre, après avoir laissé dans Harfleur mille de ses hommes et tous ses canons parce que trop difficiles à transporter, le roi d’Angleterre a préféré longer la côte jusqu’à Calais, l’autre ville qu’ils détiennent en France, afin de retourner sur leur île. En route, ses troupes affamées et épuisées par des semaines de marche sous la pluie se sont jetées sur des moules de la baie de Somme, hélas pour eux avariées. Une dysenterie foudroyante a ravagé l’armée anglaise et a tué ses soldats par milliers. Stoppés au sud de ce champ et à seulement quinze lieues du port de Calais, ceux encore dans les bataillons doivent se sentir découragés…
— … D’autant qu’ils se trouvent maintenant face à nous qui nous sommes lancés à leur poursuite et, après les avoir contournés, leur barrons le passage au nord de ce champ, intervient le Flameng, enthousiaste.
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L’un des opposants politiques évoqués, l’Armagnac, s’était choisi deux épis d’orge pour nouvel emblème. L’autre, le Bourguignon, qui ne pouvait pas saquer son noble confrère, avait alors changé le sien par de l’ortie, sous-titré de la devise : « Attention, qui s’y frotte s’y pique ! » La menace était claire mais c’était sans compter sans la réplique du premier qui vira alors l’orge de sa bannière pour le remplacer par un bâton noueux utilisé dans les campagnes afin de saccager la plante urticante. Au motif représenté il fit ajouter l’expression JE LENNUIE (comprendre : « Je l’emmerde, ce fils de pute, et je vais lui pourrir sa gueule. »).
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Vidéo de Jean Teulé
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète dessin à Paris. -Zaroff, La Vengeance de Zaroff - « Crénom, Baudelaire ! » de Jean Teulé adapté par Dominique et Tino Gelli chez Futuropolis -L'Oulipo par la bande par Étienne Lécroart chez l'Association 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE#COMICBOOKS #9EMEARTRetrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur :https://www.youtube.com/TraitpourtraitBDhttps://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/https://twitter.com/TPTBD
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