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Critique de balloonvenus


Récit d'une épidémie épique en une époque éplorée... Strasbourg 1518. Malgré leur tête dure, les Alsaciens n'en peuvent plus. Il faut dire que le Divin ne les a pas épargnés : sécheresses, inondations ont détruit les cultures... maladies... météorite... et la menace d'une invasion turque brandie par l'Eglise finit de les achever. Achever, c'est ce que font beaucoup de parents avec leurs enfants, tant la misère les accable (qui jette son bébé à la flotte, d'aucuns les mangent...). Alors, l'esprit divaguant devant tant de malheur, une femme, puis d'autres, puis les hommes, puis les enfants, se mettent à gigoter, danser, des semaines durant, jusqu'à l'épuisement du corps et de l'esprit. Etrange... d'autant plus que seuls les édiles et les membres du clergé semblent épargnés (on se demande bien pourquoi...).
C'est avec une joie effrénée que je retrouve le grand Jean Teulé que j'aime et qui m'avait un peu laissée sur ma faim (ha ha) avec "Comme une respiration". Ecrire l'Histoire, en décrire les affres qui, comme bien souvent, touchent davantage les petites gens que ceux qui se disent grand (l'Eglise en prend plein le bénitier). D'abord surprise par la petite taille du volume, j'y ai découvert une immense écriture, des phrases ciselées telle la dentelle gothique de la cathédrale de Strasbourg. Et puis, toujours ce mélange de mots contemporains et de style très littéraire (comparer cette sarabande d'une tristesse absolue à une technoparade, fallait oser ! Seul Teulé peut se le permettre), ce gore glauque digne de "Mangez-le si vous voulez" mâtiné d'une poésie lyrique et esthétique (les vers qui grouillent dans le corps du couple). Bienvenue dans la ronde des désespérés !
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