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Critique de colka


Entrez dans la danse ! J'en suis souvent sortie... Déçue par ce dernier Jean Teulé qui ne m'a pas apporté ce que j'attendais.
Epopée burlesque, conte cruel et grinçant : telles étaient mes attentes. Tout s'y prêtait pourtant. Point de départ du roman : un étrange fait divers survenu en 1519 à Strasbourg et traitant d'une sorte d'hystérie collective sous forme de danses frénétiques auxquelles se livre une partie de la population. Tout cela avec comme toile de fond une famine qui réduit les plus pauvres à l'état de cadavres ambulants et leur fait commettre les pires horreurs : enfants jetés dans l'Ill ou mangés par leurs parents, alors que les gras membres du clergé se repaissent en cachette des provisions qu'ils ont accumulées dans leurs riches demeures.
Alors pourquoi n'ai-je pas emboîté le pas et suivi toutes et tous ces frénétiques danseuses et danseurs dans leurs rondes infernales et désespérées ? Pourtant certaines scènes de bacchanales ne sont pas sans évoquer les peintures de Jérôme Bosch. Mais il y manque quelque d'essentiel à mes yeux : une dimension délirante que l'on retrouve dans les tableaux les plus célèbres de ce maitre de la peinture flamande.
Il n'est pas facile de traiter le thème de l'horreur. Pour moi, un des moyens d'y parvenir est une transposition esthétique dans laquelle l'imaginaire côtoie de façon très étroite la folie et l'absurde. Dans le roman de Jean Teulé, hormis une scène de grand délire collectif dans la cathédrale de Strasbourg qui atteint un paroxysme dans la frénésie, le désordre et l'hystérie la plus débridée, l'auteur n'a pas su donner cette dimension à son roman. Et le grossissement épico-burlesque n'est pas assez présent pour que l'on jette un autre regard sur toutes les horreurs qu'il dépeint, qu'il s'agisse des scènes de cannibalisme, de mutilations ou de pourrissement des corps. Scènes qui sont nombreuses et dans la description desquelles j'ai senti une certaine complaisance et même du voyeurisme.
S'ajoutent à ce constat, des facilités d'écriture trop fréquentes à mes yeux pour ne pas les mentionner. Je n'ai rien contre les mélanges des tons et des niveaux de langue, bien au contraire. Mais que dire de phrases comme celle -ci : "La merde de syphilitiques, c'est pas du bio !". Ce n'est pas la seule et au bout d'un moment, cela m'a franchement agacée.
J'avais beaucoup aimé le Magasin des suicides et j'espère bien que ce dernier roman n'est qu'un "faux pas" dans l'oeuvre de Jean Teulé !
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