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EAN : 9782266179270
160 pages
Pocket (05/03/2008)
  Existe en édition audio
3.57/5   6156 notes
Résumé :
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...

"Une fable déconcertante, grinçante et irrespectueuse, digne des Monty Python au mieux de leur forme, pour tous ceux qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (841) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 6156 notes
Bonjour, Mesdames, Messieurs!
"Musique d'ambiance". C'est une marche funèbre ! Bienvenue au Magasin des suicides!


Aujourd'hui, nous avons une promotion, au rayon des pommes( pom pom pom).
Elles sont au cyanure, avec en cadeau en plus des pesticides, bien sûr !


-Vous pourrez manger la pomme empoisonnée, après l'avoir croquée sur le tableau!
Tableau qui ornera les murs du Magasin des suicides.
Une vieille femme s'approche et demande une belle pomme rouge. Elle chevrote:
- C'est pour offrir, à une princesse.
- Ah, ma reine! C'est seulement pour se suicider, pas suicider quelqu'un !


C'est le Magasin des suicides! Un kamikaze japonais cherche un Tonto, un sabre court pour se faire hara kiri. Un autre cherche une corde pour se pendre.
Se suicider par pendaison, ce n'est pas mettre fin à sa vie, c'est juste un point de... suspension !


Le concierge qui va se pendre, a invité les patrons du Magasin des suicides, à son enterrement jeudi.
- C'est bien, ça nous fera de la publicité! Dit Lucrèce Tuvache...
Vous me garderez un bout de corde du pendu?


Il y a tout pour se suicider: des plantes toxiques, des champignons vénéneux, et du poison. (Roméo et Juliette étaient des clients...)
Des armes à feu... Ah, du napalm et de l'essence, pour ceux en froid avec la Vie...


Ah, mais la maison ne peut pas faire crédit, vous n'y pensez pas, pourquoi pas une carte de fidélité?


Pourquoi ils se suicident? A cause d'un chagrin d'amour ou de pénurie d'argent...
Un problème de sous, en fin de mois ?
La bonne réponse: c'est un suicide, c'est alors une fin de Moi facile...


Les affaires sont florissantes, mais il y a un hic...
Alan, le petit dernier aime sourire, rire et chanter... Il risque de faire fuir la clientèle !
Alan va perturber cette petite entreprise, qui ne connait pas la crise...


MDR: mort de rire, c'est de l'humour macabre...
Un enfant qui aime la Vie, au milieu d'un Magasin des suicides...
"Ce n'est pas que le suicide soit toujours une folie. Mais, ce n'est pas dans un accès de raison, qu'on se suicide." Voltaire.
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A mourir de rire le magasin des suicides ? Perso je suis toujours en vie.
Et je veux bien me pendre s'il m'est arrivé une seule fois d'être déçue par Jean Teulé.
Enfin… ça c'était avant. Car voilà l'exception qui fait tâche.

Imagine (c'est pas compliqué tout est dans le titre). Imagine, donc, une boutique à thème où tout maniaco-dépressif déterminé à en finir pour de bon avec l'existence dénichera un large choix de matériel haut de gamme ainsi que des conseils de pro pour s'autodétruire dans la dignité et sans risque de se louper qui plus outre (satisfait ou remboursé). Concept alléchant (quelque part) mais qui finit rapidement par tourner en boucle sur un comique de répétition calibre relou.

C'est pas bien joli de tirer sur le corbillard, me diras-tu, mais force est de conclure que l'auteur de l'exquise Fleur de Tonnerre a ici complaisamment usé son thème jusqu'à la corde. En résulte une farce potache et désinvolte à inhumer sans tarder au cimetière des petits incidents de parcours.

Pas non plus de quoi se flinguer, cher monsieur Teulé, car le Montespan, que vous écrivîtes (si si, c'est moche mais c'est français) que vous écrivîtes, disais-je, un an plus tard, fut une impérissable réussite et demeurera encore longtemps mon meilleur souvenir de vous.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Je ne connaissais pas Jean Teulé avant cette lecture. Aucun de ses livres ne attiraient particulièrement, sauf celui-ci qui semblait avoir une idée de base assez originale.

Et je dois reconnaitre que niveau originalité, on est servis ! L'auteur nous plonge rapidement dans un monde futuriste, fataliste ou la société s'est égarée. La vie n'a plus grande importance, et la moindre contrariété est pretexte au suicide. Réussir sa vie n'a rien de particulièrement intéressant, par contre, il ne faut pas louper sa mort !

Si le thème pourrait paraitre lourd, peu engageant et loin d'être drôle, c'est tout le contraire. le livre est bourré de traits d'humours, notamment en ce qui concerne les noms de rues, des places et autre lieux ou personnages célèbres.

De plus, le livre a un véritable but, une véritable histoire, car dans ce monde si triste, nous suivons une famille, les Tuvaches qui dirigent le magasin depuis plusieurs générations. Tout va bien jusqu'à la naissance du petit dernier, Alan. Cet enfant ne va pas avoir un comportement normal puisqu'il va rire, s'amuser, être optimiste et chambouler tout ce petit monde.

Le final m'a quand même laissé un gout amer, j'ai adoré la fin, mais je n'aurais pas voulu que le livre se termine ainsi. A la dernière page, je me suis dit « Non ! il ne faut pas que ça finisse comme ça ! » et pourtant, la fin est parfaite.

Pour une première lecture de cet auteur, Jean Teulé m'a vraiment laissé une très bonne impression, je testerais d'autres de ces livres à l'avenir. Reste à savoir lesquels… Des conseils ??
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« Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort. »
Le monde est maussade, sombre, sinistré, triste et désespéré. Les humains ne pensent qu'à mourir et les morts volontaires se multiplient. Dans une rue de Paris, le Magasin des Suicides prospère : « c'est un petit magazin où n'entre jamais un rayon rose et gai. » (p. 7) Géré depuis des générations par les Tuvache, cette boutique est la fierté de la famille. Dans les rayonnages, on trouve tout ce qu'il faut pour passer ad patres : cordes, armes blanches, armes à feu, poisons et autres originalités macabres. « Nos suicides sont garantis. Mort ou remboursé ! » (p. 24) Pour Lucrèce et Mishima, les parents Tuvache, ce métier est presque un sacerdoce. C'est en tout cas une mission d'intérêt public : « On est là juste pour rendre service en vendant des produits de qualité. » (p. 24)
Les enfants Tuvache, Vincent et Marilyn, sont acquis à la morosité mondiale et au commerce de leurs parents. Si la vie les écoeure, ils sont prêts à aider les autres à mourir. Et ils ne manquent pas d'inventivité. Mais voilà que le petit dernier, Alan, sourit, tout le temps, à tout le monde. Or, « personne n'a jamais souri dans la famille Tuvache. » (p. 8) Devant l'indéboulonnable optimisme du bambin, les parents Tuvache craignent pour leurs affaires. Que faire d'un enfant qui dit « au revoir » au lieu de « adieu » aux clients ? Lutter contre la joie de vivre semble la seule solution, mais insidieusement, un rayon rose et gai entre dans le Magasin des Suicides. Et c'est à mourir de rire…
Loufoque et bouffon, ce texte est un roman noir servi à la sauce guimauve. Ou le contraire. Alan qui est d'abord le vilain petit canard devient finalement le fils prodigue. L'enfant est définitivement installé du côté des verres à moitié pleins et des lendemains qui chantent. Alan, c'est la graine qui germe doucement avant d'imposer une ramure magnifique. Il faut longtemps aux Tuvache pour reconnaître l'importance du trésor que renferme Alan. Mais finalement… « Lucrèce, Marilyn, Mishima, Vincent… À tous, il leur manque Alan comme il manque un sens à l'existence. » (p. 105)
Humour noir et sarcasme sont au rendez-vous et les situations tragi-comiques s'accumulent. Faire de la mort un marché, c'est culotté. Capitaliser sur le malheur des autres, c'est carrément ignoble, mais quand c'est fait avec éthique… Férocement drôle, ce court roman se lit rapidement et avec jubilation. Voilà un texte qui ne laisse aucune prise à la morosité. Vous avez un coup de blues ? Lisez-le ! Vous ne verrez plus un noeud coulant de la même façon…
L'écriture et la narration de ce roman se prêtent à la mise en scène et à la représentation. Je suis curieuse de découvrir l'adaptation qu'en propose Patrice Leconte, sous la forme d'un film d'animation très prometteur. Sur les écrans au printemps 2012.
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Tu t'imagines la famille Adams qui tient boutique, mais pas n'importe laquelle, celle ou tu peux choisir la meilleure solution pour ton suicide du soir... en fonction de ta personnalité, ou de ton humeur.
Mais voilà que le petit dernier fait un peu tache dans cette famille...il est joyeux et il aime la vie , la sienne et celle des autres.

Je suis en général grande fan d'humour, d'humour noir, d'humour cynique... mais bon il faut que j'avoue que ça a fait FLOP !
J'ai trouvé quelques passages amusants mais j'en attendais sans doute trop.. et puis en fait c'était un peu lourd et convenu.
Donc j'ai lu sans réellement prendre plaisir a cette lecture, mais sans pour autant détesté complètement.

Je m'attendais a beaucoup mieux, ce sera pour une prochaine avec cet auteur.



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critiques presse (1)
LePoint
20 octobre 2022
Déployant la veine jubilatoire, à la fois sombre et férocement drôle, de l'auteur, Le Magasin des suicides est une fable corrosive en même temps qu'un chant d'amour à la vie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (302) Voir plus Ajouter une citation
- Allô ? Ah, c'est vous, monsieur Tchang ! Bien sûr que je me souviens de vous : la corde, ce matin, c'est ça?... Vous ?... Vous vouliez nous ?... Je n'entends pas (le client doit appeler d'un portable). Nous inviter à votre enterrement ? Oh, c'est gentil ! Mais vous allez faire ça quand ? Ah, vous avez déjà la corde au cou ? Alors, aujourd'hui mardi, demain mercredi... donc la cérémonie aura lieu jeudi. Ne quittez pas, je demande à mon mari...
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- Je vous parle de ça, reprend Lucrèce, parce que je vous voyais tout à l'heure lever les yeux vers la frise de petits tableaux, tous à la même taille, que nous accrochons au mur, côte à côte sous le plafond.

- Pourquoi représentent-ils chacun une pomme ?

- A cause de Turing, justement. L'inventeur de l'ordinateur s'est suicidé d'une drôle de manière. Le 7 juin 1954, il a trempé une pomme dans une solution de cyanure et l'a posée sur un guéridon. Ensuite, il en a fait un tableau puis il a mangé la pomme.

- Sans blague !

- On raconte que c'est pour cette raison que le logo d'Apple représente une pomme croquée. C'est la pomme d'Alan Turing.

- Oh ben ça... au moins je ne mourrai pas idiote.

- Et nous, poursuit Lucrèce qui ne perd pas le sens du commerce, à la naissance de notre cadet, nous avons confectionné ce kit de suicide.

- Qu'est-ce que c'est ? S'approche la cliente intéressée.

Mme Tuvache lui fait l'article :

- Dans cette pochette plastique transparente, vous voyez que vous avez une petite toile montée sur châssis, deux pinceaux (un gros, un fin), quelques tubes de couleurs et bien sûr la pomme. Attention, elle est empoisonnée !... Et ainsi, vous pouvez vous tuer à la manière d'Alan Turing. La seule chose qu'on vous demandera, si vous n'y voyez pas d'objection, c'est de nous léguer le tableau. On aime bien les accrocher, là. Ça nous fait des souvenirs. Et puis, c'est joli toutes ces pommes alignées sous le plafond. Ça va bien avec le carrelage de Delft au sol. On en a déjà soixante-douze. Quand les gens attendent à la caisse, ils peuvent regarder l'expo.

C'est ce que fait la grosse cliente :

- Il y en a dans tous les styles...

- Oui, certaines pommes sont cubistes, d'autres presque abstraites. La pomme bleue, ici, était celle d'un daltonien.

- Je vais vous prendre ce kit de suicide, soupire la grosse dame au cœur battant une marche funèbre. Ça complètera votre collection.
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C'est un petit magasin où n'entre jamais un rayon rose et gai. Son unique fenêtre, à gauche de la porte d'entrée, est masquée par des cônes en papier, des boîtes en carton empilées. Une ardoise pend à la crémone.
Accrochés au plafond, des tubes au néon éclairent une dame âgée qui s'approche d'un bébé dans un landau gris :
- Oh, il sourit !
Une autre femme plus jeune - la commerçante -, assise près de la fenêtre et face à la caisse enregistreuse où elle fait ses comptes, s'insurge :
- Comment ça, mon fils sourit ? Mais non, il ne sourit pas. Ce doit être un pli de bouche. Pourquoi il sourirait ?
Puis elle reprend ses calculs pendant que la cliente âgée contourne la voiture d'enfant à la capote relevée. Sa canne lui donne l'allure et le pas maladroits. De ses yeux mortels - obscurs et plaintifs - à travers le voile de sa cataracte, elle insiste :
- On dirait pourtant qu'il sourit.
- Ça m'étonnerait, personne n'a jamais souri dans la famille Tuvache ! revendique la mère du nouveau-né en se penchant par-dessus le comptoir pour vérifier.
Elle relève la tête, tend son cou d'oiseau et appelle :
- Mishima ! Viens voir !
Une trappe au sol s'ouvre comme une bouche et apparaît, telle une langue, un crâne dégarni :
- Quoi ? Que se passe-t-il ?
Mishima Tuvache sort de la cave avec, entre les bras, un sac de ciment qu'il dépose sur le carrelage tandis que sa femme lui raconte :
- La cliente prétend qu'Alan sourit.
- Qu'est-ce que tu dis, Lucrèce ?... Époussetant un peu de poudre de ciment sur ses manches, il s'approche à son tour du nourrisson qu'il contemple longuement d'un air dubitatif avant de diagnostiquer :
- Il a sûrement la colique. Ça leur dessine des plis de lèvres comme ça..., explique-t-il en remuant ses mains à l'horizontale, l'une par-dessus l'autre devant son visage. On peut parfois confondre avec des sourires mais ça n'en est pas. Ce sont des grimaces.
Puis il glisse ses doigts sous la capote du landau et prend l'aïeule à témoin:
- Regardez. Si je pousse les commissures de ses lèvres vers le menton, il ne sourit pas. Il fait la gueule comme son frère et sa soeur dès qu'ils sont nés.
La cliente demande :
- Relâchez.
Le commerçant s'exécute. La cliente s'exclame :
- Ah ! vous voyez bien qu'il sourit
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— Trop de gens agissent en amateurs...Vous savez que sur cent cinquante mille personnes qui font la tentative, cent trente-huit mille se ratent. Ces personnes se retrouvent souvent handicapées sur des chaises roulantes, défigurées à vie, tandis qu'avec nous...Nos suicides sont garantis. Mort ou remboursé !
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- Et puis cesse de chantonner (elle l'imite):
"Bon-zou-our!..." quand des gens arrivent. Il faut dire d'un air lugubre : "Mauvais jour, madame..." ou: "Je vous souhaite le grand soir, monsieur." Et surtout, ne souris plus! Tu veux faire fuir la clientèle ?...
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Vidéo de Jean Teulé
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète dessin à Paris. -Zaroff, La Vengeance de Zaroff - « Crénom, Baudelaire ! » de Jean Teulé adapté par Dominique et Tino Gelli chez Futuropolis -L'Oulipo par la bande par Étienne Lécroart chez l'Association 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE#COMICBOOKS #9EMEARTRetrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur :https://www.youtube.com/TraitpourtraitBDhttps://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/https://twitter.com/TPTBD
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