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Critique de Souri7


Souri7
22 décembre 2019
⚖️🏘Troisième enquête de la série Allan Grant cependant, chacune des enquêtes peuvent être lues indépendamment les unes des autres. 🏘⚖️


Milford est une petite bourgade tranquille et sans histoire. le temps s'y écoule tranquillement au gré des habitudes prises par chacun. Dans le cabinet d'avocats de la ville, Robert Blair rêvasse devant son thé quotidien accompagné de petits sablés lorsque le téléphone résonne dans son bureau. À l'autre bout du fil, Marion Sharpe le pris instamment de se rendre chez sa mère et elle dans leur maison nommée The Franchise. Arrivé sur place, Robert Blair est saisi d'étonnement par la présence d'autres personnes dans le salon dont l'inspecteur Allan Grant. Ce dernier accuse les dames Sharpe d'avoir séquestré et roué de coups Betty Kane, jeune demoiselle d'à peine 16 ans pendant près de 15 jours. le témoignage de la petite est saisissant de détails...
Robert Blair décide de prendre sa tache de défenseur à coeur et de mener l'enquête afin de rétablir l'honneur des dames Sharpe....


Ce troisième opus est un peu spécial. D'une part, le personnage d'enquêteur principal n'est pas l'inspecteur Allan Grant mais l'avocat, Robert Blair. L'inspecteur quant à lui ne fait que de rares apparitions pour donner quelques répliques et apporter au récit la sphère administration policière. Ensuite, cette histoire est basée sur une histoire vraie survenue après la Seconde Guerre mondiale où Elizabeth Canning, jeune servante aurait été enlevée puis séquestrée par des femmes. Cette enquête avait déchainé le public à l'époque provoquant la scission de la population en deux clans opposés.


Pour en revenir au récit, j'avoue être quelque peu déçue par l'ensemble. L'absence de l'inspecteur d'une part gâche un peu l'effet stimulant que ses réparties et son humour apportent au récit. Dans cette nouvelle intrigue, le récit est essentiellement centré sur le personnage de Robert Blair décidé à mener son enquête au bout.

Ensuite, soyons francs, ce récit manque de point de vue. Dès le début, l'auteur nous donne la déposition de Betty Kane, la jeune fille puis, nous suivons la manière dont l'avocat aidé de quelques amis s'échine à démonter les détails point par point. Ici, il n'est pas question de doutes possibles, de jeu de révélation ou autre pour dynamiser le récit. Joséphine Tey se contente de prendre parti pour les Sharpe et de nous mener sur les pistes permettant de le prouver.

Cet angle de vue rend le récit fade et tant attendu. J'aurai aimé une révélation à la Anne Perry où l'auteur nous promène sur diverses pistes avant de nous asséner brutalement une autre piste insoupçonnée. Dommage...


Concernant les personnages, ils sont assez caricaturaux. Entre les dames Sharpe mère et fille, vivant en recluse dans leur maison et ne parlant à personne ; Robert Blair comme sauveur de la situation au grand coeur prêt à tout pour sauver Miss Sharpe par amour ; son cousin Nevil, doux rêveur qui d'un coup de réveille un matin avec l'envie de prouver l'innocence des dames ; le garagiste extrêmement disponible qui accepte de rendre de nombreux services... Bref, une belle panoplie de personnages stéréotypés.
L'auteur aurait pu apporter une dimension encore plus palpitante au récit en mettant plus en avant le personnage de Betty Kane, accusatrice qui ne joue un rôle qu'au début et à la fin du récit sans plus. C'est dommage de voir ce personnage si important être relégué à une place si statique alors qu'il aurait pu apporter tant.


Dans l'ensemble, ce roman s'inscrit dans le policier typiquement anglais des années 30. Certes, ce n'est pas mon préféré de l'auteur pour les raisons citées plus haut mais j'ai cependant passé un agréable moment de lecture. A vous de vous faire une opinion.😊
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