AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de svecs


Quand le Dieu du Manga s'attaque a la vie de Bouddha, on se dit que cette rencontre fera des étincelles. L'humanisme inhérent a la doctrine bouddhique ne pouvait que séduire Osamu Tezuka. Il n'est donc qu'a moitie étonnant de le voir s'attaquer a une biographie du prince Siddartha, fondateur de l'enseignement bouddhique.
Je suis plus que mitigé quant a cette relecture de la légende bouddhique par Tezuka. Bien sur, l'histoire de Siddartha est très connue et la version qui nous est parvenue a été grandement embellie au fil des siècles. Dès lors, quelle approche convient-il d'adopter ? Faut-il rester fidèle a la légende, et risquer de sombrer corps et âme comme le kitschissime "Poor Little Buddha" ? Faut-il au contraire tenter de dénouer réalité et légende, et tenter de revenir aux origines de l'histoire, un peu comme Chauvel l'a entrepris avec les légendes arthuriennes ? Ou bien faut-il simplement utiliser cette légende comme base d'une histoire originale. Tezuka a opté pour cette dernière option. D'emblée, il s'approprie l'histoire pour la remanier a sa manière. Il adjoint aux personnages 'historiques' des personnages fictifs tels Tatta ou Miguela. Il multiplie les développements annexes, laissant parfois le destin de Siddartha au second plan. Il est absent du premier volume qui se conclut sur sa naissance. Ce deuxième volume relate les premières années de Siddartha jusqu'à ce qu'il quitte son château de Kapilavistu. Mais Tezuka préfère multiplier les intrigues politiques, dénonce très (trop ?) naïvement le contexte social et plus précisément le système des castes. le récit initiatique et le parcours spirituel ne sont qu'a peine survolés, trop souvent souligné par un merveilleux de pacotille. L'inévitable histoire d'amour contrariée se révèle trop artificielle pour être crédible... Tezuka n'arrive finalement qu'a diluer son propos dans l'eau de rose.
"La vie de Bouddha" tient plus de la succession de jolies vignettes sans réelle profondeur, malgré la maîtrise évidente du Maître, tant au niveau du dessin que de la construction. Sur le sujet, Tezuka s'est montre nettement plus a l'aise dans sa série emblématique "Phoenix". "La vie de Bouddha" se révèle être finalement une lecture simplement divertissante mais loin de ce que j'en attendais. J'espérais un manga de la trempe d'Ikkyu, passionnante biographie d'un moine zen, paru chez Vent d'ouest.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}