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Critique de Enroute


C'est une plongée dans un monde parallèle : les villes sont Laon, Noyon, Montreuil, Senlis, Metz, Reims, Angers, Troyes, Sens... Melun... les seigneurs Eudes de Chartres, Robert le Fort, Herbert de Troyes, Raoul de Bourgogne, Lothaire, Otton, Thierry de Metz, Arnoul de Flandres, Rénier de Hainaut, Herbert de Vermandois... les femmes se prénomment Adélaïde, Berthe, Emma ; les prélats Adalbéron, Géraud, Gerbert... tout un monde qui tourne autour de la possession de la Lorraine, d'une ville, d'un évêché... d'un héritage...

Le style est dynamique et vif, les phrases enthousiasmantes et engageantes et il m'a été plus amusant de suivre toutes ces histoires avec un esprit d'émerveillement qu'en traçant à la ligne les relations entre tous ces personnages qui ne cessent de guerroyer, de s'allier et de se trahir... et qui par surcroît portent le même nom de père en fils, voire au sein de leur milieu comme une forme de reconnaissance, ce qui est loin de faciliter leur identification spontanée ! (mais combien y a-t-il d'"Eudes" dans cette histoire ?...)

Il reste de ce récit une énigme, un mystère, un vide, à savoir la réalité matérielle de cette vérité historique, comme si tout n'était qu'événements, mouvements, relations, et ne se laissait plus appréhender, chose étonnante dans notre monde d'images, à la manière des choses. Tout a trop changé ; pas question de songer à soutenir son imagination par la visite d'une église, une balade sur un rempart, la perspective d'un palais, d'une abbaye : tout a été démoli et rebâti, il n'en reste rien - et puis l'auteur nous le dit : de cette époque, nous n'avons pas de descriptions, pas de témoignages, pas de reproductions des visages, pas de récit de la vie quotidienne... toute la substance s'est envolée de ce temps qui se voulait animé par l'esprit saint et dont il ne reste que des supputations et faits d'armes, des mouvements, des avancées et des contournements : une histoire à raconter, une histoire de chevaliers, légère et évanescente, comme un souffle...
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