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Critique de Quintessence492


Pacôme Thiellement ( que j'ai lu suite à une suggestion de Pierre Krause ) que je remercie vivement s'intéresse dans cet essai philosophique aux gnostiques.

Il fait suite dans sa pensée en construction à sa rencontre à la fois avec J. Lennon dont il montre que les disques sont imprégnés de la pensée gnostique et une autre, celle avec P.K. Dick, auteur de science fiction qui met en scène un faux monde, idée imprégnée de la gnose.

Comme il nous le rappelle, gnose vient de gnosis qui signifie connaissance.
À la base, ce terme désigne ceux qui suivant ses mots à lui, ne rentrent pas dans le rang, ceux qui dès le début du christianisme ne se suffisent pas de la tradition. Pour les chrétiens, il montre qu'il s'agit néanmoins de ceux qu'on considère en contradiction avec les paroles du Christ.

Ils sont à travers l'histoire plutôt interdits, réfutés, combattus, voire exterminés. Jésus lui-même d'après certains textes les considère comme des sans roi car pour eux la divinité n'est pas une instance hiérarchique, mais quelque chose qui se situe dans l'homme. Est-ce possible ?

L'étape première de l'écriture de cet essai a été une lecture interprétation des textes gnostiques.

La seconde étape a été un voyage pour comparer les paroles de Jésus et celles de grandes figures du gnosticisme.

Jusqu'à l'achèvement du texte pour présenter la leçon des gnostiques, ce qu'on peut apprendre d'eux, en quoi ils peuvent nous parler aujourd'hui.

Pacôme revient sur la découverte importante d'un codex dans le désert égyptien au vingtième siècle qui regroupe des textes gnostiques et propose une exégèse.

Dans sa conception, suite à son travail, les gnostiques mettent l'accent sur la solitude de l'attitude réflexive dans le monde. Ils abordent la sexualité autrement, non pas comme un problème mais plutôt comme un mystère sacré. Ils sont sensibles à la cause animale. Enfin ils rejettent l'autorité, la hiérarchie car ils se pensent indépendants des relations de pouvoir.

En conclusions, il semble avoir des positions dont on peut se rapprocher mais on voit que le Christ des gnostiques est différent de celui des chrétiens...

Le monde dans lequel nous vivons est suivant les gnostiques plutôt une prison, la gnose une sorte de tempérament à mettre en place pour s'en sortir, car la sagesse est en errance sur cette terre, elle est plus faible que l'homme et a besoin d'amour pour se développer.

La gnose a traversé les époques et fait encore des adeptes de nos jours. Est-ce le signe d'une sensibilité qu'on ne peut ôter de l'homme sans le dépouiller de son humanité ? le contour d'une morale légitime ?

À la lecture de cet essai on comprend très bien pourquoi des chrétiens représentants l'Eglise ont eu une attitude méfiante vis-à-vis d'elle.

Il convient à chacun dans cette perspective de s'interroger sur l'inspiration gnostique et son caractère puis d'aller lire des gnostiques pour apprendre, cultiver son esprit critique et aussi préserver un sens de l'ouverture à la différence.

J'avoue ne jamais avoir lu de textes gnostiques mais j'ai trouvé l'essai intéressant et je laisse une place à cette invitation. Il témoigne que l'auteur est soucieux de justice vis-à-vis des penseurs gnostiques, et qu'il s'interroge vraiment sur le rapport justice et injustice. Personnellement je ne crois pas qu'on puisse parler de Révolution Gnostique.

Mais la question demeure de nos jours : comment des instances se voulant fonder sur la justice ont-elles pu produire de l'injustice ? Assurément les penseurs qui ont reçu une formation solide peuvent peser les choses et bouleverser nos représentations. Merci à l'auteur pour
le partage autour de sa pratique philosophique ainsi que sa méthode claire et élégante.




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