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Critique de rubisblue


Au risque de m'attirer les foudres de certains, non, ce livre n'en vaut vraiment pas la peine.
C'est le premier Thilliez que j'ai lu (et seul pour le moment... peut-être dernier) et vu l'engouement que provoque cet auteur j'avoue être un peu perplexe.
Remettons les choses dans leur contexte, le syndrome E est la première partie d'un dyptique sur la violence... et du violent gorissime avec les yeux arrachés, les boyaux qui tapissent le sol, ça y va, pas de soucis. L'auteur est d'ailleurs très bon pour trouver un vocabulaire sanguinolent et incisif à souhait qui vous fait regarder votre steak tartare d'un mauvais oeil. J'aurais été lui, quitte à y aller, j'aurais fait qu'on aurait déféqué sur les victimes et envoyé leur langue à leur veuve par colissimo express (parce bon, à ce niveau là, ça ne change plus grand chose honnêtement).
Sérieusement ?! Vous avez déjà entendu parler en France de crimes si dégueulasses que vous arriveriez à dire :
"hmm, c'est sympa cette couleur de mur, qu'est-ce que c'est mon très chèr, de l'amarante, du rouge persan ? Et cet effet de volume, tellement moderne ! J'adore !
- Que diable dis-tu mon cher ami, ce sont les viscères de la victime accrochées en déco de Noël qui ont un peu suinté de l'hémoglobine sur la tapisserie !"
Ce n'est certes pas le seul auteur à taper dans la surenchère du gore et puis, il a annoncé la couleur dès le départ mais trop c'est trop.
Ici, Thilliez vend du gore, des crimes violents; pas de la violence pure et gratuite. Ce livre est dégueulasse, mais il n'est pas malsain comme un Orange Mécanique ou un Funny Games... Quel intérêt donc ?
Tout ça pour aller nous chercher une explication alambiquée à la mord-moi-le-noeud qui sort de nulle part (merci, c'est cadeau !). Si vous vous dites que pour ce prix, vous aurez au moins une twist ending, un bouleversement de situation si inattendu et bien orchestré que vous en lâcheriez presque un "wahhh", je me dis que j'aimerais bien me glisser dans votre chambre pour voir votre expression blasée légèrement irritée au moment ou vous poserez le syndrome E sur votre pile de bouquins qui vous ont presque fait y croire mais en fait pas du tout.
Bon et à part ça ? Ça a son rythme, ça utilise un thème original et on voit que l'auteur a fait son taff de recherches sur le cinéma... côté médecine légale ou fonctionnement de la police en revanche, je me marre. Pour le dire clairement on voit bien que c'est du réchauffé de ce que la majorité des auteurs de polar font, aka, regarder les Expert Miami où n'importe qu'elle série surréaliste américaine et transférer ça à la sauce française en s'inspirant de bons polars... Mais oui bien sûr mon coco, ça va être supra crédible ! le vieux de la vieille limite alcoolo qui n'en peut plus de ces crimes violents (hop, tous les 3e dimanche du mois depuis 35 ans on a un nouveau Jack l'éventreur qui sévit en France -oh yeah-) et qui veut prévenir la p'tite jeune passionnée par le métier et qui s'investit bien trop, mais vous comprenez c'est pour sauvez d'éventuelles futures victimes... Bah oui, parce qu'en plus ils ont tout à fait les moyens pour pouvoir pister avec efficacité les criminels (même si bizarrement, il ont toujours "3, 5, 10 coups de retard sur lui"... Mais à chaque fois ils arrivent sans qu'on les ait prévenus, une heure après le criminel -trop fort- !); ça en pondant des analyses d'ADN en une aprèm, presque aussi bien que Minority Report les mecs, chapeau !
Bref, si les anglo-saxons commencent à peiner à se renouveler dans la catégorie polar, en France on n'arrive toujours pas à faire mieux que du médiocre récemment.
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