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Critique de casscrouton


Le parfum des fraises sauvages, c'est l'histoire des Leslie, une grande famille de personnalités extravagantes. Chaque membre a une particularité qui le caractérise et le rend si singulier par rapport au commun des hommes. Et puis il y a Mary Preston, une jeune femme d'une vingtaine d'années, nièce par alliance, qui se retrouve à Rushwater House pour l'été. Alors qu'elle apparait comme tout ce qu'il y a de plus sage et sain, le lecteur se rend rapidement compte qu'elle a parfaitement sa place au sein de la famille Leslie… Une comédie romantique très british !
Je dois l'avouer, j'ai eu du mal à apprécier ce roman au premier abord. Il m'a bien fallu lire un tiers de l'histoire avant de réussir à trouver quelque chose qui ait du sens à mes yeux et commencer à goûter au plaisir de l'humour d'Angela Thirkell. Mis en cause dans cette difficulté d'appréhension du récit, les personnages. Bien que délicieux une fois apprivoisés, c'est avec un mal fou que j'ai réussi à me figurer qui était qui, quelles étaient les caractéristiques de qui et associer les liens familiaux entre eux. C'est un véritable déferlement de personnages qui nous assaille dès le départ et réussir à identifier chacun m'a pris beaucoup de temps. Je le confesse, il m'a fallu dessiner un arbre généalogique sur une feuille pour comprendre les relations entre chaque membre et être enfin au clair.
Ce qui m'a également perturbée, c'était que je ne voyais pas du tout l'objectif de l'auteur. On entre dans le récit in medias res ce qui ne facilite pas la tâche et l'on est tout de suite saisi au corps par ce personnage extravagant qu'est Lady Emilie. Tout un tas de réflexion s'impose à nous sous le joug de l'agacement, « mais qui est cette dame ? », « mais pourquoi ne tient-elle pas en place ? », « bon sang mais arrêtez-la ! », « comme c'est agaçant ! » ou comme dirait Agnès « comme c'est contrariant ! ». On se demande qui sont tous ces curieux personnages et quel est leur rôle. L'intrigue met du temps à se mettre en place et durant un certain temps, il est difficile de concevoir l'aboutissement de l'histoire.
Fort heureusement, j'ai été immergée subitement au bout de cent pages. D'un coup, tout m'a semblé clair, tout m'a paru agréable et la suite de ma lecture a été un vrai plaisir. Ces personnages si déroutants en premier lieu me sont apparus comme bourrés de charme et particulièrement drôles. Lady Emilie, si agaçante au départ s'est révélée très attachante dans sa maladresse et son détachement touchant, de même pour Agnès dont la sottise égale sa grandeur de coeur. David et son indélicate indifférence, Henry et son flegme à toute épreuve, Martin et ses lubies fantaisistes, John et sa bonté ou Mary et son hypersensibilité mise à rude épreuve, tous les membres de la famille Leslie apportent leur pierre à l'édifice que constitue cette satire sociale dans un grand n'importe quoi plutôt jouissif ! Angela Thirkell dépeint la société anglaise de l'époque avec une fantaisie comique et habileté.
En définitive, si le début de l'histoire est assez complexe et déroutant, il faut s'accrocher pour palper l'humour si spécial de l'auteur qui fait toute la magie du roman. C'est une comédie précieuse et délicieuse que je me ferai un plaisir de relire pour mieux la saisir dans son ensemble et je suis persuadée que je l'apprécierai d'autant plus. A noter également le plaisir de lire la première traduction française d'un roman d'Angela Thirkell, quel honneur ! J'espère avoir le bonheur d'en lire d'autres dans le futur !

Lien : http://www.casscrouton.fr/pa..
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