Les Maisons vides

Il s'agit d'un tout premier roman de cette autrice et je dois dire que le résumé qui nous proposait de suivre quatre générations de femmes d'une même famille en ce concentrant sur l'évolution de la petite dernière me plaisais beaucoup. J'espérais y trouver cette ambiance que l'on retrouve souvent dans les sagas familiales avec secrets de familles et des relations ambiguës et oui c'est le cas mais malgré mes attentes qui ont été plus ou moins réunies dans ce roman, pleins de choses m'ont dérangés en commençant par la narration. Encore un problème avec la première personne mais c'était d'autant plus dérangeant pour moi qu'on ne connaissait pas ce personnage. A aucun moment jusqu'au dernier chapitre, on ne connaît l'identité du narrateur et j'avais donc beaucoup de mal à m'identifier à ses pensées. Je ne savais pas si je devais le plaindre ou pas, si il faisait partit de cette famille ou pas et il y avait un groupe de personnages très mystérieux qui m'ont autant intéressés que mis mal à l'aise car ils étaient vraiment très spéciaux. Pour en avoir discuté avec plusieurs abonnés de la médiathèque où je travaille, je sais qu'ils ont tous eu le même sentiment mitigé que moi avec en plus de ça, pas mal de longueurs alors que le roman ne fait que 272 pages mais pourtant de très bonnes surprises dans l'histoire et des personnages très intéressants.

Ici règne une certaine étrangeté. Dès les premières lignes, Laurine Thizy nous laisse entrevoir un roman peu commun. Les maisons vides alterne l'histoire de Gabrielle entre les périodes après sa naissance et celles de son adolescence après la mort de sa grand-mère.
Une enfance sous haute protection avec une croissance chaotique. Déjà, elle se sent différente et se forge un caractère à toutes épreuves. Exigeante envers elle-même, elle fait peu cas de sa santé. Dans un univers de femmes, elle très attachée à Maria, sa grand-mère, qui a eu une vie difficile. Elles se ressemblent. Une relation très forte et une grande complicité les unissent. Quand la santé de Maria décline Gabrielle s'en occupe. Elle materne sa grand-mère, comme elle materne son petit frère avec amour et énergie. le décès de Maria est une rupture dans la vie de Gabrielle. Il met un terme à son enfance et marque le début de l'adolescence avec tout ce que cela comporte. Un corps qu'elle découvre en même temps que le regard des autres, le premier amour. À travers les crises asthmatiques de Gabrielle, ces araignées qui grouillent dans ses poumons, on devine qu'il y a un autre problème. Jusqu'au dernier chapitre, Laurine Thizy ne dévoilera rien.

Un premier roman très réussi tant par l'histoire, par les personnages que par l'écriture pleine de sensibilité.

Roman lu dans le cadre des 68 premières fois.
Un roman intime construit comme un thriller qui vous prend dès les premières pages et vous pousse dans la lecture jusqu'au point final.
Petite Gabrielle, enfant prématurée, qui grandit franchit l'adolescence s'affirme face à une mère aimante mais effacée et une grand mère sévère marquée par sa relation avec sa belle mère.
L'arrière grand mère de Gabrielle, son phare, son soleil avec qui elle a une relation forte et avec qui elle forme un trio en compagnie de la vierge de plâtre.
Un premier roman absolument bluffant.

Quelle belle découverte que ce premier roman.

Après quelques petites longueurs dans les premiers chapitres, je me suis laissée guider avec plaisir dans l'histoire de Gabrielle, j'ai eu l'impression de me faire envelopper d'un cocon doux et rassurant que très vite, je n'ai plus eu envie de quitter. Jusqu'à en relire le prologue après avoir tourné la dernière page pour comprendre que le narrateur m'avait, dès le début, tout dit. Délicatement, comme chaque fois qu'il nous parle, comme tout au long de ce roman, il semble vouloir que le lecteur se sente chez lui aux côtés de Gabrielle.

Dans son premier roman, Laurine Thizy tisse une belle histoire familiale, de femmes, dans un univers poétique et onirique bien à elle.

On y fait ainsi la connaissance de Gabrielle, née prématurément, passionnée de GRS, qui cache visiblement un douloureux secret, mais aussi la mère, la grand-mère, l'arrière-grand-mère et tous leurs combats pour l'émancipation. La narration fait des allers-retours dans le temps, entre les générations, déroute parfois, certains passages m'ont dérangée, d'autres m'ont fait sourire et d'autres m'ont beaucoup touchée.

D'une naissance délicate à la fin de vie qui ne l'est pas moins, le corps des femmes, les secrets de famille, mais aussi la religion ou l'immigration, il y a beaucoup de thèmes développés dans ce roman.

On y croise aussi des clowns à l'hôpital dont on découvre au final toute l'importance. Entre émotion et rires, c'est un premier roman, prenant, très prometteur.
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Courte mais touchante histoire d'une adolescente et du poids du secret qu'elle cache. L'auteur montre comment l'on peut petit à petit s'enfoncer et se détruire quand un secret nous ronge de l'intérieur et que l'on n'arrive pas (ou ne peut pas) s'ouvrir à notre entourage.