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Critique de PhVl


Les ouvrages comme ça c'est à la fois des livres d'histoire, de géopolitique, et, bien sûr, des romans d'espionnage, toutes choses que j'apprécie, donc tout va bien. Pourtant, je remarque à l'usage que je suis moins porté que par un roman, finalement. C'est que ce qui est raconté là-dedans a la prétention d'être vrai, et que forcément, vu l'ambiance dans laquelle nous plongent ces pages, on se demande sans cesse ce qui ressort de la vérité ou de la manipulation... Parmi les choses crédibles car étayées et présentées sobrement, on apprend comment le Mossad tangenta la mort de Lady di et l'affaire Monica Lewinsky - sans que ça prête vraiment à conséquence. Il y a quelques détails de première main, donc impressionnants, sur l'enlèvement d'Eichmann (passage obligé dans un tel livre) et quelques assassinats ciblés ou fiascos des années 70 à 90. le plus étonnant pour l'instant c'est le rappel de quelques infos vraiment explosives (révélées au départ par un journaliste israélien) sur les circonstances de la mort de Rabin. Jusque-là tout va bien. Mais après, le chapitre sur l'affaire Ben Barka laisse plus perplexe sur le sérieux de l'auteur... Je poursuis donc en prenant des pincettes un peu plus longues. On passe par l'attentat contre Jean-Paul II, un peu d'Irangate, de Guerre du Golfe, et surtout cette citation p. 467, au sujet d'un des innombrables hommes de l'ombre croisés au fil de ces pages : "Manipulateur, fouineur, âpre au gain et impitoyable, Nir déployait en outre un charme tapageur, une démesure, une ironie, une imagination et une capacité à violer les règles qui lui permettaient de louvoyer sans cesse entre les faits et la fiction : c'était un ancien journaliste." Une façon pour l'auteur, lui-même journaliste, de nous éclairer sur lui-même, sur ses méthodes et la nature de ses écrits ? Quoi qu'il en soit, on n'est guère plus avancé. Tout ça n'est pas désagréable à lire. le seul problème, c'est qu'on ne sait pas vraiment ce qu'on lit. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les deux derniers chapitres, ajoutés en 2006, ne laissent pas le lecteur sur une bonne impression, tant ils concentrent tous les défauts du livre. Les façons de bonimenteur de l'auteur ressortent, il multiplie les anecdotes et les sous-entendus dans un propos assez décousu, au fil de ses associations d'idées, si bien que par moment on ne sait même plus quel est le thème du chapitre (Mossad ? CIA ? Vatican ? Saddam Hussein ? Irangate ? - je pourrais continuer comme ça longtemps). le tout dans une édition française bâclée qui a laissé pas mal de grossières coquilles en chemin. Une dernière centaine de pages qu'on traverse le plus vite possible et dont on est content de venir à bout. Au total, drôle de limonade...
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