AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Josephine2


J'ai fait connaissance avec Kim THUY par le biais de ces deux romans Ru et Man. J'apprécie beaucoup cette auteure, pour son écriture, ses histoires sa grande pudeur et son optimisme.

Et voici que Babelio propose une rencontre par visio en présence de l'auteure, pour la sortie de son dernier livre : Em. Je me suis précipitée pour répondre afin d'être sélectionnée pour y participer.

Les mots de Kim THUY m'ont arraché plus d'une larme. Pourtant il est court ce petit livre. Chaque mot, chaque description m'ont touché directement au coeur. J'ai été submergée par les émotions. Je retrouve toute la pudeur de Kim THUY, déjà présente dans ces précédents romans.

Il y a des personnages attachants et héroïques. Je fais référence à Pamela et Noémie, qui sont venues aux secours des orphelins. Elles ont donné de leur temps et de leur énergie pour donner de l'espoir.

La sensibilité de Kim THUY a le don de transparaître dans chacun de ses chapitres, chapitres courts, qui vont à l'essentiel. D'ailleurs, d'entrée de jeu, elle met le lecteur en garde :

« Si votre coeur se serre à la lecture de ces histoires de folie prévisible, d'amour inattendu ou d'héroÏsme ordinaire, sachez que la vérité entière aurait très probablement provoqué chez vous soit un arrêt respiratoire, soit de l'euphorie. Dans ce livre, la vérité est morcelée, incomplète, inachevée, dans le temps et dans l'espace. Alors est-elle encore la vérité ? Je vous laisse répondre d'une manière qui fera écho à votre propre histoire, à votre vérité. Entre-temps, je vous promets dans les mots qui suivent un certain ordre dans les émotions et un désordre inévitable dans les sentiments ».
Page 10 - Em - Kim THUY

Autre différence, le sentiment est généralement dirigé vers un élément précis (une situation, une personne…), tandis que l'émotion peut ne pas avoir d'objet bien défini. Les sentiments sont donc des émotions conscientisées par notre cerveau et qui durent dans le temps.



Le livre est articulé comme des poupées russes… Que de destins sont décrits, que d'avenirs déroulés sans que l'on en connaisse la fin. Les fils se mêlent, s'entremêlent, se séparent, s'éloignent, se retrouvent pour certains. de petits détails permettent au lecteur de s'évader et d'imaginer des évènements ou des destins à peine ébauchés.

Et bien sûr, toujours un rapport à la cuisine vietnamienne avec la recette du Pho où une vingtaine d'ingrédients sont nécessaires. Même si vous vous y essayez, si vous avez l'occasion de vous rendre au Vitenam et de goûter cet elixir, vous ne retrouverez pas les mêmes saveurs que si vous le faites chez vous.

Il n'y a pas de colère ni de ressentiment dans l'écriture de Kim THUY. Alors qu'il y aurait de quoi en avoir. Elle trouve toujours un côté positif à l'horreur.

Ceux qui ne connaissent pas du tout la guerre du Vietnam, ne seront pas perdus en lisant ce livre. Au contraire, cela permet une porte d'entrée sur cette guerre, pas si éloignée que ça, qui s'est enlisée et a déchiré le pays. Les blessures sont longues à guérir et surtout le pardon…

De plus, grand bravo pour la couverture du livre qui est superbe et reflète complètement l'histoire, que dis-je ? les histoires racontées. La boîte en carton, emblème du livre et les fils tortueux, qui cassent, ou pas, qui se rejoignent ou pas, comme les vies des personnages du livre.

Livre lu en une matinée, et relu deux trois jours après, tellement j'ai été happée par les mots et les destins de Kim THUY.

Un grand merci à toute l'équipe de Babelio pour cette intiative de visio avec des auteurs. J'ai été ravi de pouvoir participer à cette très belle rencontre avec Kim THUY, femme positive, pleine de douceur et de vie. Et merci aux Editions Liana Levy.

Il va sans dire que je vous recommande chaudement ce livre, non pas parce que j'ai eu l'occasion de participer à cette visio, mais tout simplement parce que c'est un livre qu'il faut avoir lu.
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}