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Critique de Stoffia


Amatka est un court roman de SF suédois dont j'ai particulièrement aimé la lecture. Il se déroule dans un monde qu'on pourrait dire... Soviétique? Les individus doivent s'y effacer pour laisser place au collectif. le travail y est une valeur primordiale et les opinions personnelles n'y ont pas leur place.

L'histoire se déroule dans une colonie où tout manque. On y parle d'une catastrophe passée sur laquelle le lecteur n'apprendra rien. On a l'impression que la Terre a pu avoir envoyé des colons de cet univers étrange où les lois de la physique sont différentes, puis le contact a été rompu. (C'est comme ça que j'ai comblé le manque d'information, mais je viens d'aller lire d'autres critiques, chacune avec une hypothèse légitime différente. C'est franchement amuser à spéculer au fil de la lecture, en fait.)

Le plus intéressant ici est que la cohésion de cet univers dépend des énoncés performatifs. Autrement dit : Tout dit être nommé et étiqueté pour ne pas perdre son identité. Les meubles, les bâtiments, les outils, etc. Une pelle qui ne serait pas désignée "Pelle" finira par se désagréger. C'est ainsi que le contrôle politique autoritaire se justifie. Cela prend une grande organisation pour nommer les choses, sinon le monde perdra sa consistance.

J'adore cette prémisse sur le pouvoir des mots. C'est d'ailleurs elle qui a permis au bouquin d'avoir un petit succès auprès des lecteurs de littérature réaliste. Parce que pour eux, la SF c'est non. Mais les allégories, ça passe.

(Et puis bon, on reconnaît un livre de SF qu'on essaie de vendre aux lecteurs de littérature blanche à sa comparaison obligatoire à 1984 sur la quatrième de couverture.)
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