Une fois derrière le volant,Éden s engagea sur l A8 en direction de Cannes,elle voyait défiler les panneaux indiquant le nom des villes aux accents familiers.Et dire que c est sur la route ,celle la même que tout avait commencé .Elle songea à cet été là,deux ans auparavant : l été ,la chaleur,ses senteurs,la musique ,la griserie du rêve qui flirte avec la réalité.Il y avait eu aussi les silences ,les chambres d hôtel ,sublimes ,pourtant parfois vides.
Je suis pétrifiée.Le coeur qu Adam a dessiné sur le carreau est semblable au mien,à un détail près :mon organe à moi est la cible de Cupidon depuis des lustres.
Cette fois ci,c est une glorieuse,prodigieuse,astucieuse,magnifique,mirifique,fantastique,flamboyante,désarmante,déroutante réussite :sa flèche est solidement plantée dans mon cœur qui continue de battre la chamade bien après que les phares du car ont disparu.
Ce leitmotiv résonne en moi,je lève la tête vers le ciel,et prie,tel un gladiateur avant de pénétrer dans l arène :je prie,pour que Lui ,Adam,devienne l astre de mes nuits.
« J’avais raison. L’été est la saison de tous les possibles ; je me sens la force d’aller explorer la galaxie d’Andromède, de vider la Méditerrannée à la petite cuillère, de faire tourner la lune sur elle-même pour qu’enfin l’on puisse admirer sa face cachée, chaque soir à la nuit tombée… Il m’aura fallu attendre trente-deux ans pour le rencontrer, l’homme de ma vie. Je le regarde s’épanouir sur scène, émerveillée par tant de talent, aveuglée par tant de beauté. J’eus une pensée, fugace, pour ma merveilleuse grand-mère Hélène qui m’avait un jour affirmé : « Ne te tracasse pas ma chérie, tu le sauras ». Elle ne s’était pas trompée : c’était enfin lui et maintenant je le savais. »