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Critique de Bouvy


Dans un futur proche, aux Etats-Unis, le capitalisme est devenu une dictature, broyant les petites gens comme nous. Les quelques riches imposent la loi du plus fort, au mépris du peuple et de la terre, de plus en plus malade avec ses dérèglements climatiques. C'est la guerre civile. Les rebelles fuient la guerre et se réfugient dans le nord. Une jeune femme traverse alors les zones sauvages de l'Amérique, avec la volonté de rejoindre les rebelles, pensant y découvrir une forme d'utopie qui serait un paradis humaniste dans ce monde dystopique. La nature reste hostile. La jeune femme y survis, en respectant la nature et en la remerciant de la nourrir. Mais, deux chasseurs, méprisants, tuant des.espèces animales en voie d'extinction, sont sur ses traces. La jeune femme pleure également son compagnon tombé lors de combats de rue. Quand la menace des chasseurs se précise, elle est secourue par un humain qui semble sorti de la préhistoire. Ce géant est en fait une femme. D'instinct, elle a senti que notre héroïne n'était pas vraiment seule, elle porte la vie en elle. Entre les deux femmes, une nouvelle complicité s'installe, l'avenir et la quête des rebelles deviennent désuets, les deux femmes vivent au fil des saisons mais…

Là, je suis littéralement sous le charme de cette bande dessinée atypique. Le graphisme d'abord. Comme dessiné au fusain, un peu grossier, moderne, contemporain, sans chichi ni finition inutile. Un trait sauvage, brut, comme le fond de l'histoire ou la nature qui entoure la jeune femme en fuite. Ensuite le fond, actuel, profond. Il pose les questions qui taraudent le peuple actuellement. Le climat, la planète que nous détruisons au nom de l'argent et ceux qui s'enrichissent sans remord de détruire le monde et d'exploiter les petites gens. L'auteur nous dépeint un monde où nous aurions du écouter les revendication des des gilets jaunes. Un monde où l'argent roi détruit tout sur son passage, nous déshumanise. Les chasseurs symbolisent l'arrogance qui se moque du devenir de la planète et de l'extinction de masse qui est amorcée. C'est très revendicateur. En plus, ceux qui se sentent à l'abris du besoin, poursuivent ceux qui refusent de se laisser asservir par le capitalisme. Comme si chaque personne était un crédit et que ceux qui n'apportent plus d'intérêt peuvent être simplement éliminés puisqu'ils ne sont plus rentables donc devenus inutiles. Et dans cette nature sauvage comme dans ce monde capitaliste, chaque individu peut basculer de prédateur à proie, de chasseur à gibier. C'est riche, profond et malgré un portrait de notre avenir noir, il reste l'espoir. Celui de la rébellion, celui de rester insoumis, celui de résister. L'histoire nous donne aussi une belle leçon de tolérance. Elle casse les codes et les préjugés. Il y a, dans ce monde cruel, de l'amour, de la tendresse, de l'espoir. La vie, même si parfois, l'issue en est dramatique, reste la plus forte. Je vais classer cette bande dessinée au sujet profond, philosophique, écologique, résolument tournée vers la gauche, dans les chefs-d'oeuvre de l'année 2019. Lu en numérique au format KINDLE avec une très bonne numérisation.
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