L'Inde nous rappelle que tout est possible, que sur cette Terre des hommes et des femmes ne vivent pas et ne pensent pas comme nous, l'Inde nous déstabilise, l'Inde nous rend fou parfois, j'aurais pu être sa nouvelle victime. Mais finalement, je ne suis qu'une Occidentale de plus à avoir reçu la grâce des mains de Lord Ganesha. Une de plus dans le palmarès "India made me".
Je suis arrivée à Delhi le cœur battant de toutes les promesses d'une nouvelle vie. Quitter Paris serait revigorant. Les amis nous prenaient pour des héros de partir vivre en Inde. On reviendrait, un jour, riche d'une autre culture. Mais aujourd'hui, Monsieur Kumar, ma vie est pauvre, minuscule, étriquée. Je ne sais pas pourquoi on devrait continuer à s'infliger une vie pareille. Je me sens enfermée ici. Impossible de s'échapper.
Si le temps passe vite, la meilleure façon de le retenir, c'est peut-être de le regarder calmement au lieu de l'utiliser et de le rentabiliser au maximum. C'est en laissant le temps vivre en nous, exister, s'aérer, s'évaporer, s'étendre qu'il peut ralentir. Il est le contraire d'une orange, moins on le presse et plus il donne. Le temps pressé devient exaspérant car il reste toujours insuffisant tellement on veut mettre des choses dedans. Il nous laisse frustrés d'avoir encore manqué de temps.