Sa musique coule dans ses veines, son odeur est devenue la sienne, ses paroles sont des conquêtes à venir. Il joue à défaut de parler et, comme elle le fait pour deux, ce charme silencieux attise sa curiosité.
Blondes, auréolées d’espoir. Elle est belle. Trop belle pour se laisser approcher. Ses lèvres sont rouges, ses paupières bleues. Ses yeux, on ne sait pas. Personne ne les a encore compris. Ils ont la couleur changeante des destins qui se cherchent.
Jolène aurait voulu répondre, corriger, nuancer. Dire que l’histoire de sa mère n’était pas la sienne, mais aucun son ne pouvait plus sortir de sa bouche. Face à sa mère déchaînée, elle était comme une plage de galets submergée, un grondement invisible qui tremble et s’étrangle sans la moindre échappatoire.
Elle se souvient et regrette, toute jeune qu’elle soit, d’avoir le sentiment d’être passée à côté.