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Critique de Josephine2


17 ans après la fermeture du « bagne des enfants », un village des Cévennes commence à transpirer la peur. Oh ! ils ont bien raison d'avoir peur, les villageois. En vrai, elle ne les a jamais quitté vraiment la peur !

17 ans après, les relents de la mémoire des paysans remontent à la surface. Car ils ont bien des choses à se faire pardonner. Ils en ont bien profité, tous autant qu'ils sont. La Cruere tout autant que les autres, elle qui exerce le métier de garde-d'enfants, orphelins que l'Etat lui confie.

17 ans après, malgré la chape de plomb qui recouvre les actes dépravés et odieux, chacun d'entre-eux est hanté par les souvenirs.

17 ans après, tout part en vrille. Tous ont quelque chose à se reprocher, de l'instituteur en passant par le curé et le médecin. Personne n'est innocent.

Où est l'espoir dans ce désespoir ? Pas une once de lueur dans ce village où la vie est pire que pire, où la misère règne, où les paysans triment toute leur vie pour obtenir le peu de quoi se nourrir.

Mais cela explique-t-il ce qui s'est passé ? Comme toujours, certains arriveront encore à tirer leur épine du pied.

Quel avenir pour Etienne, employé par Jeanne et Léon. Et pour Blanche qui vit avec son oncle Ernest ?

Un livre dur, sombre, comme la terre qui se nourrit du travail des hommes. A chaque début de chapitre, un article résume le parcours de ces jeunes qui ont été enfermés dans le bagne. Leur nom, leur âge, leurs méfaits, leurs années de détention et leur année de décès… Car la particularité de ce bagne, c'est que les enfants ne vivaient pas très longtemps là-bas. C'est le moins que l'on puisse dire.

Un livre dense qui livre ses secrets au fil des pages, petit à petit, comme si de tout dire d'un coup serait trop… inabordable ? trop, comment dire ? Trop indigeste. Jean-Christophe TEXIER amène chacun des protagonistes à livrer leur secret. Mais ce sont des paysans, des taiseux et qui plus est, superstitieux.… Il faut du temps pour les apprivoiser et que petit à petit tout sorte. Il faut savoir les écouter et les observer. Cela prend du temps.

Il faut également un coupable, et pourquoi pas Géraud, l'homme qui vit dans les bois et qui nargue les paysans ? Parce que lui il sait.

Un grand merci à Jérôme « fannyvincent »pour ce livre qu'il a eu la gentillesse de me prêter.
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