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Citations sur Les mal-aimés (70)

Ça veut dire qu’ils étaient là pour qu’on leur mette un peu de plomb dans la tête. Ce n’était pas une mauvaise chose. On était censé leur apprendre un métier. L’État les plaçait, versait une somme pour leur entretien. Le propriétaire a vu là une main-d’œuvre corvéable à merci, qu’il suffisait de battre pour qu’elle travaille et se taise. Et comme cela ne suffisait pas, il a commencé à faire des économies sur la nourriture. Il lui raconte la soupe claire comme de l’eau. Le pain sec les bons jours. La terre que certains mangeaient pour se remplir le ventre.
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Sur cette terre, ce n'est jamais l'argent qui circule, mais la force des bras seule capable de maintenir la cohésion nécessaire pour affronter la rudesse des éléments. 75
...
- Rien n'arrêtera le feu vengeur. Il prendra tout ce qu'il y a à prendre. Et chacun espère qu'il brûlera chez le voisin plutôt que chez lui. Par ici, les gens sont comme ça. Ils se serrent les coudes pour braver l'hiver et les catastrophes, car ils ont peur d'avoir faim s'ils perdent leurs récoltes ou si leurs troupeaux crèvent. Mais quand vient une malédiction, c'est chacun pour soi! Le malheur des uns n'attire que la méfiance et fait fuir les autres. Ils croient tous que la colère du ciel ou des entrailles de la terre est toujours méritée. 76 -
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Le chagrin des autres ne le touche pas. Il le trouve mesquin. Et même vulgaire. A quoi bon s'épancher dans des larmes , laisser le désespoir mordre son coeur puisque le disparu ne fait que devancer ce qui les attend tous ? Morluc ne voit dans le chagrin que la marque infamante de l'égoïsme et de l'orgueil, à moins qu'il ne stigmatise la petitesse et la fragilité des êtres face à l'immensité du vide dans lequel ils finiront par plonger.
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À l'intérieur ,Blanche s'installe à la table.Pour la première fois. Elle ne s'est pas vue s'asseoir, ne se rappelle pas avoir été une fois assise là. Aussi,quand elle réalise ce qu'elle vient de faire,elle serre les lèvres pour bloquer un gémissement de stupeur et se relève pour attraper un morceau de pain et un bout de lard,avant de reprendre sa place sur le banc.Il n'y a plus d'homme ici.Et il n'y en aura jamais plus.Personne pour lui contester le droit de s'installer où elle le souhaite.
Bientôt, elle triera et brûlera tout ce qui doit l'être. Qui voudrait des affaires d'un pendu ?
Quand elle se lève les yeux vers la fenêtre, son regard est happé par le ciel bleu.À la hauteur où elle se trouve, le bagne semble avoir disparu.Le monde peuplé de fantômes qui jouxtait le sien n'est plus.
Elle n'entendra plus ses geignements.( Page 323/324).
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La légende familiale raconte qu'il est né trois semaines après le terme prévu. L'horreur de cette terre le poussait sans doute à rester au chaud.
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Le diable. Les gens de la campagne ont toujours eu besoin d'attacher un mot ou une présence à chaque acte qui leur échappe.
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Les mots lui font peur tant il n'a jamais su les manier.
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- Ça donne rien de bon, ces mômes. S'ils crèvent pas, ils finissent dans les bagnes.
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La chaleur accablante laisse régner le silence.
Blanche se redresse sur ses genoux, relève sa jupe pour ne pas l'abimer, repose ses fesses nues sur ses talons. D'un geste de la main elle retire les brins de paille entre ses orteils. Elle fixe la nuée de grains de poussière virevoltant dans le rayon de lumière de la porte entrouverte.
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Prologue,

24 février 1884,

Le chemin que le gamin à si souvent envié depuis la fenêtre de sa cellule file désormais devant lui.Presque pour lui. Sous ses pieds .Jusqu'à l'infini de ce proche horizon chaotique qui lui semble soudain lointain ,maintenant qu'il sait qu'il va l'atteindre ,et même le dépasser.Le gamin devrait se hâter, heureux de quitter ce lieu infect qui l'a sept ans plus tôt avalé,et depuis presque digéré. (Page 9).
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