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Critique de nelly76


Aïe, aïe aïe. Que de noirceur dans ce roman malgre une écriture très poétique ,nous sommes plongés dans l 'horreur et l'innommable.
Fin du 19 ème ,début du 20ème siècle,les maisons d'éducation surveillée si joliment nommées n'étaient en fait que des bagnes pour enfants où les murs résonnent encore des cris des sévices et tortures faits aux gamins.
En 1884,aux confins des Cévennes, la grande bâtisse de pierres ferme ses portes.Sous le regard anxieux ,mais pas honteux des paysans,des adolescents squelettiques prennent la route ,pour être placés dans d'autres maisons de redressement.
Pourtant ces paysans, qui ,en fait,furent leur geôlier et s'en servirent comme esclave,devraient baisser la tête, aucun remord ne transparaît, mais une angoisse car la plupart d'entre eux travaillait dans cette bâtisse grise,et de plus avait la main d'oeuvre gratuite pour les durs travaux des champs.
17 ans s'écoulent et un matin,le " malin" se réveille
Les meules de foin prennent feu ,une partie du troupeau de chèvres est décimée par la maladie,la jument meurt d'un mal étrange, les gens deviennent fous.Une lourde suspicion s'installe entre voisins.On s'épie,on se toise ,et les mots fusent. de lourds secrets sont prêts d'exploser,des non-dits enfouis au plus profond de leur âme, resurgissent face aux événements incompréhensibles : le diable est bien là, sur la petite pièce de terre où s'érigent des petites croix.
Et si c'était l'âme des enfants qui revenait pour se venger par la main du diable?
Extrait page 179/180.
《Quand les feux de meules pouvaient être interprétés comme le geste de petits malins ou de tel ou tel ayant quelque compte à régler. Mais depuis,il y a eu ses chèvres.Son troupeau en partie décimé. La jument qu'il a fallu enterrer ,et puis la mort de Daniel.
À présent que le diable a l'air d'exister, alors pourquoi pas Dieu? Se dit Léon qui s'est à plusieurs reprises surpris à rechercher les mots des prières apprises dans son enfance.Des mots épars lui sont revenus qui,esperait-il,une fois agrégés formeraient une sorte de supplique sincère, où tout du moins suffisamment humble pour être entendue.》
Dans ce pays reculé,où la terre pauvre,nécessite un labeur pénible, on ne se regarde pas dans le miroir,on préfère accuser même si l'on sait qu'on n'est pas blanc comme neige.
Et les femmes ?Un vie de misère, de soumission à l'homme,de viols aussi.
Que de désespérance un roman d'une extrême noirceur ,à recommander, mais pour les âmes sensibles une vigilance s'impose.⭐⭐⭐⭐

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