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Critique de montmartin


Le quartier d’Onyx et ses environs, un monde sombre et puant. Des maisons bricolées avec tout ce qui tombe sous la main, tôle, fil de fer, bois de récup, sans eau courante, sans canalisation. Une rue remplie d’ordures et d’excréments, il y a des gens, des rats, des puces, et le bacille de la tuberculose, c’est un écosystème. D’autres, vivent dans un cimetière depuis leur naissance, ils habitent des tombes qu’ils ont aménagées. Quand le pouvoir décide de liquider un quartier, des malfrats y mettent le feu.
L’export de travailleurs bon marché est devenu une branche conséquente de l’économie des Philippines.

L’école est gratuite, mais pas obligatoire, autant ramasser des ordures et ramener au père de quoi acheter de l’alcool et des drogues ou récupérer des bouteilles de plastique pour moins de deux euros après quatorze heures de travail, c’est l’unique revenu de la famille. Plus de cent mille enfants vivent dans la rue, ils luttent chaque jour pour survivre, les plus faibles périssent. La guerre des gangs fait rage. Dans la prison, des cellules de cent mètres de long où s’entassent mille prisonniers.

Le sida est une maladie de pédés et de prostituées, dix pour cent de la ville se prostitue, la majorité a moins de 20 ans, on en trouve dès l’âge de 10 ans. La moitié des étrangers qui visitent les Philippines sont des touristes sexuels. Tout est orchestré avec la bénédiction de la police et des politiques.
On peut acheter un bébé deux mille pesos, soit moins de quarante euros, personne n’ira s’enquérir d’un tel enfant, il n’est enregistré nulle part.

Ils s’appellent Adam, Suzette, Angélina, Fernando, Joséphine, des portraits inoubliables et à travers leur histoire personnelle, l’auteur, accompagné par un ami photographe, nous entraine à la découverte du vrai visage de Manille, le pays de l’esclavage humain et sexuel. Un livre coup de poing, qui suscite le dégout, un témoignage qui ne peut pas laisser insensible. Et que dire de ces circuits touristiques organisés dans les bidonvilles pour que les Occidentaux puissent photographier la pauvreté en toute sécurité. Ceux qui liront ce récit ne pourront plus voyager aux Philippines sans avoir toutes ces terribles images dans leurs yeux.

Le titre du livre marque le début des derniers mots prononcés sur la croix par Jésus : « Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Eli, Eli, lama sabachthani), et là tout est dit…
Merci aux éditions Noir sur Blanc et à Babelio de m’avoir permis de lire ce témoignage.
Les Photographies dont il est question dans ce livre de Grzegorz Welnicki peuvent être consultées sur le site : www.grzegorwelnicki.com/Eli-Eli

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