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EAN : 9782882505057
160 pages
Noir sur blanc (08/02/2018)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Nous sommes aux Philippines, dans les bidonvilles de Manille, parmi les plus pauvres, ou chacun semble crier : « Eli, Eli, lama sabachthani ? (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonne ?) »

W. L. Tochman, un des chefs de file de l’écolé polonaise du reportage littéraire, interroge notre façon de nous tenir devant la douleur des autres (Susan Sontag). S’il se penche sur les habitants et leur misère, il refuse d’être un de ces « purs regards » aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le quartier d’Onyx et ses environs, un monde sombre et puant. Des maisons bricolées avec tout ce qui tombe sous la main, tôle, fil de fer, bois de récup, sans eau courante, sans canalisation. Une rue remplie d’ordures et d’excréments, il y a des gens, des rats, des puces, et le bacille de la tuberculose, c’est un écosystème. D’autres, vivent dans un cimetière depuis leur naissance, ils habitent des tombes qu’ils ont aménagées. Quand le pouvoir décide de liquider un quartier, des malfrats y mettent le feu.
L’export de travailleurs bon marché est devenu une branche conséquente de l’économie des Philippines.

L’école est gratuite, mais pas obligatoire, autant ramasser des ordures et ramener au père de quoi acheter de l’alcool et des drogues ou récupérer des bouteilles de plastique pour moins de deux euros après quatorze heures de travail, c’est l’unique revenu de la famille. Plus de cent mille enfants vivent dans la rue, ils luttent chaque jour pour survivre, les plus faibles périssent. La guerre des gangs fait rage. Dans la prison, des cellules de cent mètres de long où s’entassent mille prisonniers.

Le sida est une maladie de pédés et de prostituées, dix pour cent de la ville se prostitue, la majorité a moins de 20 ans, on en trouve dès l’âge de 10 ans. La moitié des étrangers qui visitent les Philippines sont des touristes sexuels. Tout est orchestré avec la bénédiction de la police et des politiques.
On peut acheter un bébé deux mille pesos, soit moins de quarante euros, personne n’ira s’enquérir d’un tel enfant, il n’est enregistré nulle part.

Ils s’appellent Adam, Suzette, Angélina, Fernando, Joséphine, des portraits inoubliables et à travers leur histoire personnelle, l’auteur, accompagné par un ami photographe, nous entraine à la découverte du vrai visage de Manille, le pays de l’esclavage humain et sexuel. Un livre coup de poing, qui suscite le dégout, un témoignage qui ne peut pas laisser insensible. Et que dire de ces circuits touristiques organisés dans les bidonvilles pour que les Occidentaux puissent photographier la pauvreté en toute sécurité. Ceux qui liront ce récit ne pourront plus voyager aux Philippines sans avoir toutes ces terribles images dans leurs yeux.

Le titre du livre marque le début des derniers mots prononcés sur la croix par Jésus : « Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Eli, Eli, lama sabachthani), et là tout est dit…
Merci aux éditions Noir sur Blanc et à Babelio de m’avoir permis de lire ce témoignage.
Les Photographies dont il est question dans ce livre de Grzegorz Welnicki peuvent être consultées sur le site : www.grzegorwelnicki.com/Eli-Eli

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L'auteur de ce livre, nous raconte les différentes rencontres qui a pu faire avec le peuple Philippin, mais pas avec toute la population Philippine, seulement avec des gens vivants dans des bidonvilles ou pire dans des cimetières, nous y croisons la pauvreté, la prostitution, la maladie, la mort, la souffrance, la criminalité... L'auteur ne se contente pas de nous raconter ce qu'il a vu, il nomme les gens qu'il a rencontré, nous explique leurs conditions de vie, leurs espoirs, leurs situations familiales... il rend un peu d'humanité avec ces témoignages de personnes qui vivent des situations inhumaines. Il se contente également de raconter l'histoire des Philippines, sans être accusateur, il nomme ce qui s'est passé mais n'accuse pas.
Je sais que la pauvreté existe de par le monde, mais c'est avec effroi, que je m'aperçois que certaines personnes vivent des situations vraiment inhumaines et qu'il suffirait que tous les dirigeants s'engagent à lutter contre cela pour que ces gens (Les Philippins, mais aussi tout les personnes au monde qui vivent dans des conditions pareilles) vivent au moins de façon correcte et humaine.
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C'est un livre intéressant mais désarmant.
Il se présente comme un album photographique, mais sans image, seulement la description des photos.
C'est ainsi que commence l'ouvrage : la description d'une photographie de deux femmes. Et l'auteur interroge sur ce qu'on regarde, notre regard. Ce sont deux femmes pauvres des Philippines, et nous, riches occidentaux, on les regarde sans impunité, protégés par le papier glacé, nous sommes maître de juger de leurs souffrances.
Chapitre suivant, on nous présente un natif de ces bidonvilles qui a réussi à s'en sortir mieux que les autres : il se fait payer par des touristes blancs pour leur faire visiter le bidonville. Les touristes Instagram les corps décharnés et trouvent ça très pittoresque, il en fait donc un bon gagne-pain.
L'auteur nous parle de toutes ces photographies prises et au travers de ces description, fini par dérouler la vie de ces enfants nés et élevés dans un cimetière, de cette femme malade, de cet homme qui a tout perdu car il ne pouvait pas payer assez pour soigner le cancer de sa femme…
Et on plonge dans ces vies, on souffre et on s'attache comme l'auteur et le photographe lors de leurs voyages qui ont permis de constituer ce roman témoignages.
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Je remercie les Editions "Noir sur Blanc" ainsi que la plateforme Babelio pour ce service presse dans le cadre de l'opération masse critique.

J'ai perçu cet ouvrage comme difficile et pourtant si réaliste de la situation des Philippines et de sa capitale Manille. Difficile où nous Occidentaux, nous ne pensons à cette ville que dans une idée de tourisme mais il y a malheureusement le revers de la médaille et cet ouvrage avec ces témoignages nous livre une vérité tout autre, une vérité criante de réalité !

Quels que soient les portraits évoqués, on parle de pauvreté, d'insalubrité, de drogue, de prostitution, de commerces humains, de mort, de travaux infâmes dans les rues pour gagner quelques pièces, même pas suffisante à leur survie, les conditions de vie nous paraissent difficiles et immondes.

Les pages se suivent, les portraits aussi, on ne peut rester insensible à leurs situations. Personnellement, j'ai été chamboulé, bouleversé, ému, les descriptions sont telles que des images se gravent dans nos têtes, difficiles d'oublier la dure réalité d'un pays situé à des milliers de kilomètres du nôtre.
Le monde ne va pas bien, la vie n'est pas toute rose pour tout le monde et ce livre pour cette infime partie du monde en est le révélateur, histoire que l'on ouvre les yeux. On entend pourtant souvent parler des conditions de vie de pays sous-développés mais les lire sur papier glacé ça fait quelque chose.

Voilà pour le fond, pour la forme, rien à redire, les chapitres se lisent facilement (si on met de côté le côté émotionnel, car là, vous l'avez compris, on prend une claque). Les descriptifs sont tellement bien fait qu'on imagine aisément le reporter et son photographe au fil de leurs périples choisir Adam, Joséphine, Fernando, Angelina et tant d'autres, pourquoi eux et pas d'autres, ça, je ne vous en dit pas plus, c'est à vous de le découvrir.

Rien à ajouter de plus, si ce n'est que W. L. Tochman semble être un sacré reporter au vu des éloges d'autres critiques de livres et essais (Bosnie, Rwanda... ), un auteur à découvrir pour ma part, j'ai déjà été piqué de curiosité pour entrevoir son site internet et sa page facebook.
Lien : https://bookstoshare-plaisir..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et la syphilis ? Et le sida ?
Mais qui aurait déjà entendu parler de préservatifs par ici ? Qui saurait les utiliser ? Qui aurait de l'argent pour ça ? Quel curé les autoriserait ? Le caoutchouc est contre Dieu ! Qui oserait seulement mourir d'une maladie pareille dans le quartier ?
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L'école est gratuite aux Philippines, mais elle n'est pas obligatoire. A quoi bon s'éduquer, si l'éducation ne garantit pas le succès ? Autant ramasser des ordures et ramener au père de quoi acheter de l'alcool ou des drogues. Autant apprendre d'emblée à voler comme il faut, ça servira au moins à quelque chose.
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