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Critique de jonask54


Les éditions Zulma se sont lancées dans une très belle entreprise éditoriale en éditant pour la première fois intégralement et surtout traduit depuis l'indonésien le Buru quartet de Praomedya Ananta Toer. Cet écrivain est le plus connu de son pays et un des plus grands auteurs du siècle dernier. La tétralogie fut d'abord un récit oral que Pram racontait à ses co-détenus du bagne sur l'île de Buru, où il fut emprisonné de 1965 à 1979, sous la dictature de Suharto.

En lisant ce roman, on découvre un pays, son histoire coloniale mais avant tout, on suit des personnages fascinants. Minke, le narrateur est un jeune étudiant indigène brillant de Surabaya issu de la noblesse qui va devenir un journaliste reconnu. Sa rencontre avec la Nyai Ontosoroh ainsi que la famille de cette dernière, notamment sa fille, Annelies dont il tombe éperdument amoureux va être déterminante dans son parcours. Parmi les autres personnages, il y a également le tenancier d'un bordel, Ah Tjong, Darsam, le serviteur de la famille Ontosoroh, Jean Marais, peintre français, Magda Peters, professeure de littérature de Minke à l'école HBS et bien d'autres. le personnage de la Nyai est absolument fascinant car on découvre ce qu'était une concubine à l'époque des Indes Néerlandaises, d'autant plus que cette dernière n'est pas n'importe quelle concubine, c'est un personnage extrêmement fort et l'une des figures centrales du roman. Elle va prendre Minke sous son aile car elle a des convictions très fortes.

Ce roman nous fait réfléchir sur la condition féminine mais c'est également un roman politique qui nous montre comment il est difficile quand on est pas Européen de se faire respecter, comment la justice fonctionne à l'époque pour les indigènes, comment ils sont considérés dans la société.

Il faut saluer le travail de la traductrice, Dominique Vitalyos, qui a déjà collaboré avec les éditions Zulma (traductrice du malalayam notamment) et qui retraduisait ce premier tome depuis l'indonésien qui était paru traduit depuis l'anglais en 2001 aux éditions Rivages. Il est bien précisé que ce premier tome est traduit "d'après la traduction initiale de Michèle Albaret-Maatsch.

J'ai acheté lors de sa sortie au printemps 2017 le deuxième volume, Enfant de toutes les nations. le troisième tome est normalement annoncé pour le printemps 2018 d'après des sites de libraires. Je me replongerai avec grand plaisir dans la suite de cette fresque romanesque car je n'ai pas encore lu Enfant de toutes les nations.
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