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Critique de MariondeMontmorency


Comme vous le savez peut-être, je suis une grande amatrice de livres sur les destinées féminines et j'étais donc très curieuse de découvrir ce roman indonésien. Si je n'avais jamais entendu parler de l'auteur, j'ai pourtant appris qu'il était reconnu comme l'un des écrivains majeurs de son pays, autant pour la qualité de ses écrits que pour son insurrection politique. La Fille du Rivage s'inspire de la vie de la grand-mère de Pramoedya Ananta Toer et lui est dédié.

Le récit commence alors que l'héroïne, qui n'est jamais nommée, n'a que quatorze ans. Issue d'un pauvre village de pêcheurs, elle est mariée de force à un noble attiré par sa beauté. Les parents de la jeune fille pensent ainsi pouvoir la sauver d'une vie de labeur et de misère. Mais la fille du rivage comprend vite que son avenir s'annonce bien terne : enfermée dans une prison dorée, délaissée par un mari peu présent qui se contente de quelques visites nocturnes occasionnelles, elle s'ennuie. Humiliée dans un milieu dont elle ne maîtrise pas les codes, elle est contrainte d'attendre patiemment et se morfond, seule. Sa servante tente alors de la mettre en garde contre la terrible issue qui l'attend ; mais l'héroïne, naïve et trop jeune, ne semble pas saisir le message.

C'est une oeuvre très éclairante sur la condition des femmes indonésiennes en plein contexte de colonialisme hollandais. Elle illustre parfaitement la soumission de celles-ci, simplement relayées au rang d'épouses, sans personnalités propres. La protagoniste reste absolument passive pendant tout le roman, et le lecteur ne peut qu'assister impuissant à sa chute irrémédiable. Il s'agit aussi d'une oeuvre sur la lutte des classes et sur l'oppression exercée par les puissants. S'il m'a manqué un peu d'actions pour apprécier ce récit à sa juste valeur, j'ai aimé cette plongée à l'autre bout du monde, tout en étant horrifiée du traitement inhumain réservé à certains individus.
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