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Dans un village de pêcheurs d'Indonésie, des parents donnent leur fille en mariage à un homme riche et puissant, espèrent ainsi assurer l'avenir de leur enfant loin de la pauvreté.

L'assiette est pleine, les bracelets en or tintent à ses bras, elle apprend de nouveaux usages mais surtout elle vit recluse dans la maison , attendant le maître devant qui elle se prosterne à qui elle doit obéir aveuglément.

Le choc entre les deux mondes est difficile pour cette gamine qui s'appuie, heureusement, sur une vieille servante qui l'initie à cette nouvelle vie.

C'est un beau récit, pas très réjouissant mais très dépaysant et émouvant .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Une promenade, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. L'auteur nous emmène dans un monde peu connu et nous raconte l'histoire de sa grand-mère, fille de pécheur, mariée à 14 ans à un noble seigneur. On se retrouve à suivre le parcours de cette jeune femme qui apprend petit à petit la dureté du monde et des hommes. Pas de grandes émotions, pas d'ascenseurs émotionnels dans cet ouvrage, mais une agréable échappée tout en douceur.
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En prologue du roman, l'auteur explique qu'il nous raconte une partie de l'histoire de sa grand-mère maternelle. Une histoire qu'il a du imaginer sur bases d'informations glanées ça et là, parce qu'elle n'a jamais levé le voile sur son passé, jusqu'à son nom qu'elle n'a jamais révélé.
Dans ce roman, elle est donc Gadis Pantais, la fille du rivage.

Le récit commence au début du 20e siècle, quand la jeune fille, alors âgée de 14 ans doit quitter son village de pêcheurs pour rejoindre la ville où elle est mariée au Bendoro. Mais quand on est une fille de peu, on n'est jamais l'épouse d'un noble, au mieux sa concubine officielle. C'est un choc des mondes que vit Gadis Pantai, sans en avoir les clés.
La lecture est très facile, voire très rapide, car la narration se rapproche régulièrement du style oral. Certains dialogues sembleraient même plus appropriés au genre théâtral antique. Sans doute le fait que ce roman soit d'abord paru sous forme de feuilleton dans un quotidien dans les années 60 n'est pas étranger à ce type de narration.
Je suis donc restée un peu en dehors, ne ressentant étrangement aucune émotion à la lecture alors que le sujet même pourrait se révéler plutôt tragique.
Le récit était intéressant pour l'aspect plutôt historique, sur une île de Java que je ne connais pas, et encore moins pour ses traditions ancestrales. Mais l'ensemble m'a paru assez léger, brossant une tendance, un plan d'ensemble assez dichotomique et sans nuance. On est donc plus dans l'esquisse que dans le tableau. le propos principal se focalise sur la dénonciation des mariages précoces et sur la relation vassalique entre la noblesse, oisive, et le peuple, travailleur.
Côté personnage, j'ai eu l'impression tout du long d'être face à des personnages issus d'une tragédie antique, là où les émotions sont feintes quand elles ne sont pas absentes.
C'est donc assez mitigée que je referme ce roman qui ne laissera pas vraiment de trace dans ma vie de lectrice.
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Dans le prologue, l'auteur nous présente une vielle femme pauvre et courageuse, et nous dit qu'il s'agit de sa grand-mère. Et qu'à la place du vêtement promis, il lui offre ce livre, ce récit de son histoire.
Avec une telle présentation, je m'attendais à traverser le siècle en suivant la vie de cette femme. Ce n'est pas ça. le récit se cantonne à une période d'une durée de 3 ans, celui où cette très jolie jeune fille, vivant dans un village de pêcheurs, plaît à un noble de la ville qui la prend comme concubine et l'enferme dans sa grande maison, où elle doit apprendre des codes sociaux qu'elle ignore totalement.
Le propos consiste essentiellement en l'opposition des deux modes de vie, antagonistes, insistant sur les notions de richesse, de liberté, de bonheur. Dans le village de pêcheurs, l'or est source de convoitise donc de malheur. L'auteur nous relate également l'étanchéité entre les classes sociales, qui fait que cette épouse non noble n'en sera jamais une, juste une servante de son mari et maître, épouse en trompe-l'oeil.
Avec ses dialogues étoffés et sa morale, le roman prend des allures de conte qui pourrait être adapté en pièce de théâtre. Dans le roman cela donne du réalisme, mais aussi quelques longueurs. Mais c'est indéniablement dépaysant et instructif.
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La découverte d'un autre monde, d'autres relations sociales, le passage de l'enfance à l'âge adulte. A l'incompréhension succède la gestion de nouvelles règles mais pas en total partage, ni en assentiment, malgré une forme de docilité et les silences.

Un beau portrait de femme, en construction dans un monde transformé par un mariage arrangé. La lente intelligence de la distance et de l'incompréhension. Une ouverture à se penser.

Derrière une subtile écriture, l'impuissance d'abord à comprendre, puis à faire bouger les lignes de cette société cloisonnée, ségréguée. Derrière les acceptations, des non-renoncements. Sans hausser le ton, avec le même rythme de phrases, l'auteur met en scène une belle révolte du village, une autodéfense salvatrice. Il illustre aussi, avec humour, la transformation d'un conteur en pécheur marié à la fille d'un noble. Une forme de rupture mais aussi une continuité dans l'assignation des femmes et l'utilisation par l'autre de leur corps.

Mais cela sera aussi le cri de Gadis Pantai, en rôle de mère à laquelle le Bendoro, le père aristocrate, arrache l'enfant tout en rejetant la femme. Limite aussi de la mise en cause de cette assignation des femmes au rôle de mère.

L'auteur ne traite probablement pas de la continuité de ces assignations fortes. Mais est-ce trahir cette oeuvre que d'ouvrir d'autres fenêtres dans le cadre de l'imaginaire romancé, dans l'espace créé par ses mots doux et colorés, de ce rythme très particulier des phrases de Pramoedya Ananta Toer. Un prolongement du refus de ces arrangements où les femmes tendent à n'être que ce que les hommes voudraient façonner.

Une découverte à la fois d'un auteur, d'une oeuvre et d'une littérature, indonésienne, abordée ici pour la première fois.
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Dans une courte introduction, Toer nous explique que ce roman est basé sur la vie de sa grand-mère,un peu inventée, à qui il le dédie.

Gadis Pantai est une fille de pauvres pêcheurs, mais un jour un Bendoro, un seigneur noble, décide de l'épouser, alors qu'elle a à peine 14 ans. Elle n'est pas la première épouse du Bendoro, d'autres jeunes femmes sont déjà passées par la maison, des enfants issus de ces unions sont présents. Une vieille servante aide Gadis Pantai à remplir son nouveau rôle, qui s'attache beaucoup à elle, se sentant très seule, entre les parents de son mari qui la méprise, et ce dernier qui est souvent absent et qui la traite plus en servante qu'en épouse. Elle rend visite à ses parents au village, mais son nouveau statut social ne permet plus la moindre familiarité même avec les plus proches. Gadis Pantai finira chassée par son mari, après avoir donné naissance à une petite fille, qu'elle ne pourra ni élever, ni même revoir, et devra se faire une autre vie toute seule.

Un beau personnage, même si le déroulement du livre est assez prévisible dès le début. Pramoedya Ananta Toer se place complètement du côté de sa jeune héroïne, le monde de la noblesse n'est pas vraiment exploré, encore moins les sentiments et les pensées des personnages qui en font partie. Ils restent aussi mystérieux pour nous qu'ils doivent l'avoir été pour elle. Gadis Pantai est très malheureuse dans la maison de son mari, mais encore plus lorsqu'elle doit se séparer de sa fille. Il y a une recherche du pathétique touchante souvent, mais peut être un peu chargée quand même. Certains éléments doivent sûrement être plus faciles à appréhender si on connaît cette culture particulière, loin de nous.

L'écriture est d'apparence simple, il y a beaucoup de dialogues, pas tellement de longues descriptions, ni de lieux, ni des sentiments et pensées des personnages. Mais c'est indéniablement efficace, c'est un livre qui se lit facilement et rapidement.
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L'inspiration prise sur la vie de sa grand-mère est un bel hommage, une réussite, l'auteur crée une intimité entre elle et le lecteur. Il y a une bonne dynamique dans le roman même s'il y a des moments à vide.
Ce que j'aime avec ce que l'on nomme la littérature du monde, c'est que c'est un bon moyen pour en apprendre sut un tas de pays, celui-ci n'échappe pas à la règle. le paisible village de pêcheurs change du tout au tout quand les japonais viennent envahir le pays, il y règne une dictature terrible. Gadis Pantai, quasi-seule, devra apprendre à vivre en esclave, son jeune âge, sa religion, tout semble peser un poids énorme sur ses frêles épaules.
Le livre m'a plu sans pour autant me marquer, les pages se tournent sans problème, on a une intrigue simple mais efficace, on sait où l'auteur va nous amener mais cela ne pose aucun souci. Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce roman si ce n'est que l'auteur écrit bien et cela fait toute la différence.
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Voici un roman intéressant sur la condition de la femme en Indonésie. Nous sommes à Java au début du XX-ème siècle. le personnage principal, une gamine de 14 ans voit sa vie changer du jour au lendemain suite à la demande en mariage d'un riche aristocrate. Mais la richesse qu'il lui offre a ses propres inconvénients qu'elle ne tardera pas à découvrir. Malgré son intelligence et sa force de caractère, elle restera une femme dans un monde des hommes. Une femme qui par ses origines pauvres, ne trouvera jamais sa place.
J'ai aimé suivre le parcours de Gadis Pantai, j'ai aimé sa force et l'envie de s'en sortir, j'ai assisté impuissante à la suite des événements . le livre se lit sans difficulté, mais j'aurais aimé savoir plus sur le mari de Gadis Pantai, sur ses activités. Tout cela a été un peu flou.
Mais effectivement 'Gadis Pantai', n'est pas le meilleur roman de Pramoedya Ananta Toer. Pour connaître la puissance de son écriture, je vous conseille Buru Quartet, un vrai monument de la littérature.


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L'auteur raconte l'histoire de sa grand-mère, Gadis Pantai, née au début du 20ème siècle sur l'île de Java. Jeune fille de quatorze ans, élevée dans un village de pêcheurs, elle est amenée par ses parents à un Bendoro. Il est un homme riche, respecté, très pieux …. et il l'épouse en la violant !
Elle est plongée dans un isolement total du jour au lendemain, elle qui a grandi au bord de la mer. Non seulement elle est privée de liberté, mais on tente de lui changer sa personnalité. Une vieille servante la guide dans son nouveau rôle de maitresse. Gadis Pantai n'a pas le droit de s'exprimer, de contester et même de pleurer. On la console avec des parfums et des bijoux, cela lui est égal. Elle veut retrouver sa cabane au bord de la mer, les autres, la vie.
Le style est superbe, la lecture est fluide, imagée, on suit la jeune fille dans son malheur. Difficile à lâcher … car on voudrait comprendre ce qui se passe. En toile de fond, il y a la répression hollandaise et son régime colonial. Les autres n'ont pas dû faire mieux mais les Pays Bas ont occupé cette partie du monde pendant des siècles, affectant la société sur plusieurs générations.
A un moment, le Bendoro, le maître, dit à Gadis Pantai qu'elle est intelligente. Est-ce que cela pouvait la sauver de son destin de reproductrice ? Ou au contraire, lui nuire, car une femme intelligente est évidemment dangereuse et déstabilise l'ordre établi par le Bendoro, sous couvert d'appliquer les principes de la religion musulmane. Celle-ci fait partie de la vie, comme le soleil se lève et se couche. Voilà aussi un intérêt pour le roman car le lecteur peut mesurer l'ancrage social de la religion qui définit les places, les rôles de chacun dès sa naissance. Il ne peut y avoir de surprise dans cet univers ordonné par Dieu. Un siècle plus tard, comment cela se passe ?
Dès qu'elle s'est insurgée contre sa condition, Gadis Pantai est seule, sans qu'elle en soit consciente tout de suite. Ses parents ne l'ont pas préparée à ce destin, sans doute pour la préserver, aussi par fatalisme. Ils sont résignés parce qu'écrasés par ces règles impossibles.
La solitude de Gadis Pantai est semblable à celle de migrants, qui ont dû partir, rejetés de là où ils viennent et rejetés où qu'ils aillent. C'est un livre cruel car il raconte le malheur subi par des gens candides, ayant pour valeur la beauté de la nature, la gentillesse et la confiance envers les autres.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Au début du 20ème siècle, une jeune fille de 14 ans, fille d'un modeste pêcheur de la côte nord-est de Java est demandée en mariage par un aristocrate local, le bendoro. Elle n'a pas d'autre choix que d'accepter et quitter les siens pour vivre en ville.

C'est un roman dans lequel l'héroïne n'a pas de nom, "Gadis Pantai" signifie "la fille du rivage" en indonésien. Tout au long du roman, elle est nommée ainsi. C'est sans doute la volonté de l'auteur de rendre son destin plus universel.

La vie des pêcheurs et de leur famille est saisie dans leur quotidien. le roman décrit une vie rude mais également saine, et au grand air qui contraste avec la vie solitaire et étouffante que la jeune fille va mener dans le palais. le rythme est lent et j'ai aimé la plume délicate de l'auteur avec laquelle il aborde les thèmes comme le mariage arrangé, la hiérarchie dans les rapports humains, la découverte et l'adaptation à un nouveau milieu, le regard des autres qui changent, les contraintes de la vie d'épouse d'un aristocrate qui a des devoirs mais si peu de droits...

Si vous voulez le lire, ne lisez pas le 4ème de couverture qui en révèle trop.

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