AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de de


de
26 janvier 2012
La découverte d'un autre monde, d'autres relations sociales, le passage de l'enfance à l'âge adulte. A l'incompréhension succède la gestion de nouvelles règles mais pas en total partage, ni en assentiment, malgré une forme de docilité et les silences.

Un beau portrait de femme, en construction dans un monde transformé par un mariage arrangé. La lente intelligence de la distance et de l'incompréhension. Une ouverture à se penser.

Derrière une subtile écriture, l'impuissance d'abord à comprendre, puis à faire bouger les lignes de cette société cloisonnée, ségréguée. Derrière les acceptations, des non-renoncements. Sans hausser le ton, avec le même rythme de phrases, l'auteur met en scène une belle révolte du village, une autodéfense salvatrice. Il illustre aussi, avec humour, la transformation d'un conteur en pécheur marié à la fille d'un noble. Une forme de rupture mais aussi une continuité dans l'assignation des femmes et l'utilisation par l'autre de leur corps.

Mais cela sera aussi le cri de Gadis Pantai, en rôle de mère à laquelle le Bendoro, le père aristocrate, arrache l'enfant tout en rejetant la femme. Limite aussi de la mise en cause de cette assignation des femmes au rôle de mère.

L'auteur ne traite probablement pas de la continuité de ces assignations fortes. Mais est-ce trahir cette oeuvre que d'ouvrir d'autres fenêtres dans le cadre de l'imaginaire romancé, dans l'espace créé par ses mots doux et colorés, de ce rythme très particulier des phrases de Pramoedya Ananta Toer. Un prolongement du refus de ces arrangements où les femmes tendent à n'être que ce que les hommes voudraient façonner.

Une découverte à la fois d'un auteur, d'une oeuvre et d'une littérature, indonésienne, abordée ici pour la première fois.
Commenter  J’apprécie          91



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}