Contes et légendes inachevés (illustré)

P. 86
"Cela est vrai, dit Sador, vrai du moins de certains d'entre nous. Mais s'élever est pénible, et de ces hauteurs, il est facile de retomber plus bas."

Alors Tuor s'inclina avec révérence, car il cru contempler un roi puissant. Une haute couronne portait-il, semblable à de l'argent, d'où s'échappait sa longue chevelure chatoyante, tels des embruns au crépuscule ; et voici que rejetant le manteau qui l'environnait de brume, il apparut vêtu d'une cotte de mailles étincelante, qui épousait étroitement son corps, telles les écailles de quelques poissons prodigieux, et d'une tunique d'un vert intense qui scintillait et brasillait des flammes de l'océan cependant qu'il avançait à pas lents vers le rivage. Ainsi l'Habitant des Profondeurs, celui que les Noldors nomment Ulmo, le Seigneur des eaux, se révéla à Tuor, de la Maison de Hador, à l'ombre de Vinayamar.

I
Le désastre des champs de Flambes

Après la chute de Sauron, Isildur, le fils et héritier d'Elendil, revint au Gondor. Et là, il ceignit l'Elendilmir [bandeau étoilé qui tient lieu de couronne] en tant que Roi de l'Arnor, et proclama sa souveraineté sur tous les Dunedain, et au Nord et au Sud ; car il était homme de grand orgueil, et vigoureux. Il demeura un an au Gondor, pour établir l'ordre et en délimiter les frontières. Mais le gros de l'armée de l'Arnor revint en Eriador, en empruntant la route numénoréenne qui, par les Gués de l'Isern gagnait Fornost.
p 331

Et marchand au hasard, elle [Niennor] sentit le sol s'élever sous ses pas,, et retrouva la colline, en fait toute proche ; et lentement elle gravit le sentier qui y conduisait par l'est. Et à mesure qu'elle grimpait le brouillard se dissipait, et c'est finalement en plein soleil qu'elle déboucha sur le sommet dénudé. Et elle s'avança toujours regardant vers l'ouest. Et en face d'elle se dressait la tête gigantesque de Glaurung [premier dragon de Morgoth], qui s'était hissé au même instant par l'autre versant ; et avant même d'en être consciente, elle avait plongé ses yeux dans les siens, des yeux terribles imprégnés de l'esprit maléfique de Morgoth, son maître.

Mais tant qu'il y eut des Rois, les palentiri n'avaient rien de sinistre ou de secret ; leur utilisation n'entraînait aucun danger, et le Roi, ou quiconque avait autorité pour les interroger, n'aurait jamais hésité à révéler les sources de son savoir quant aux actes et opinions des souverains éloignés, pour peut que ce savoir lui vint des pierres.
Passé le temps des Rois et Minas Ithil perdue, il n'est plus fait mention des pierres et de leur utilisation officielle et à la vue de tous. Après le naufrage d'Arvedui [roi mort noyé d'après les notes] le dernier Roi, en l'année 1975, il ne resta plus de pierre de vision dans le nord. En 2002, la pierre d'Ithil disparue. Et seules demeurèrent alors la Pierre d'Arnor, à Minas Tirith, et la Pierre d'Orthanc.
[p 486 Les palentiri]

Veux tu savoir l'histoire
des Cinq[magiciens/Istari] qui survinrent
Un seul s'en retourna
Sous la loi des Hommes
Jusqu'à la Dagoth Dagorath
Comment as-tu su
des seigneurs de l'Ouest
Les longues routes sont perdus

Mais ils [Druedain ou Dugs, peuple inventé par Tolkien, impressionnant qui vit très proche de la nature avec de nombreuses compétences associées à a vie sauvage, ni dans le Hobbit, ni dans le Seigneur des Anneaux] usaient également de cette immobilité lorsqu'ils montaient la garde ; car ils se postaient là, debout ou assis, dissimulés dans l'ombre, et bien que leur yeux parussent clos ou leur regard fixe ou absent, rien ne se passait ou n'approchait qu'ils n'avaient repéré et retenu. Si intense étai leur secrète vigilance que tout intrus la prenait pour une menace hostile, et s'écartait, terrifié avant même d'avoir reçu avertissement ; mais qu'une créature mauvaise passa outre, ils signalaient son approche par un sifflement strident, douloureux pour qui l'entendait de près, mais qui résonnait fort loin. Les gens e Haleth estimaient fort les services rendus par les Druedain en tant que sentinelles en temps de danger ; et lorsqu'ils n'avaient pas de tels gardes en chair et en os, ils disposaient aux abords de leurs demeures des figures à la semblance des Druedain (et façonnées à cette fin par eux) convaincus que ces statues de pierre détenaient un peu de la force menaçante qui habitaient les gens de ce peuple.
[p 459 Les Druedains]

Lorsque le dragon Smaug descendit sur la Montagne Solitaire, (Erebor), le nain Thror et son fils Thrain (ainsi que le fils de Thrain, Thorin, surnommé par la suite Lécudechesne) s'enfuirent par une porte dérobée. [...]
... Thrain et Thorin Lécudechesne vécurent par la suite dans les Ered Luin, mais en l'année 2841, Thrain quitta ces montagnes pour retourner à la Montagne Solitaire. Errant dans les contrées de l'Est de l'Anduin, il fut capturé et emprisonné à Dol Guldur où l'Anneau [remit par Thror à Erebor] lui fut prit. En 2850, Gandalf s'introduisit à Dol Guldur et découvrit que le maître des lieux n'était autre que Sauron, et là trouva également Thrain, peut avant sa mort.
[p390 L'expédition d'Erebor]

Le vingtième jour, comme ils arrivaient tout juste en vue de la forêt qui couronnait les hautes terres, dans les lueurs rouges et or d'ivanneth [mois de l'année], le ciel se couvrit à l'horion ; et de la Mer de Rhûn, un vent sombre accourut, chargé de pluie. Il plut quatre jours durant, de sorte que lorsqu'ils atteignirent le débouché des Vallées entre la Lorien et l'Amon Lanc, Isildur se détourna de l'Anduin, grossit d'eaux tumultueuses, et gravit les pentes abruptes de la rive occidentale afin de retrouver les anciens sentiers des Elfes Sylvains, qui suivent la lisière de la forêt.

A Erendis, ils offrirent un couple d'oiseaux gris, dont le bec et les pattes étaient d'or. Et ces oiseaux chantaient doucement l'un à l'autre des mélodies aux rythmes variés qui ne se répétaient jamais au cours de leur long gazouillements ; mais si on les séparait, incontinent ils volaient l'un vers l'autre, et se refusaient à chanter séparés.
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