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Critique de ibon


ibon
28 février 2015
Un chef d'oeuvre de la littérature mondiale inaltérable, intouchable, incriticable , sur un piédestal comme un héros de la nation. Et pourtant objectivement, même les héros ont leurs petits défauts que l'on veut cacher absolument pour ne pas ternir leur image.
Mais ce deuxième tome a toutes les qualités du premier. On suit toujours les destins, ballottés par les guerres, de familles d'aristocrates russes:
Les Rostov dont le fils Nicolas est encore en première ligne des combats. Un mariage avec une belle ou une riche demoiselle est en vue.
Les Volkonsky, dont le grand-père a de singulières façons de parler à son entourage. Sa fille Marie, pourtant pieuse et irréprochable, en fait toujours les frais. le prince André fuit encore les salons et la vie de famille et s'échappe dès qu'il le peut vers le front.
Les Bezoukhov, dont l'immense Pierre est le représentant. Un type doux, rêveur et parfois emporté quand il parle politique. Son mariage avec Hélène est un échec. Il part, lui le civil, au front pour voir du spectacle et réveiller sa morne vie.


Tolstoï alterne les chapitres sur ces familles avec de passionnants épisodes guerriers. Il y excelle dans la description des combats. La bataille de Borodino est incroyable et très prenante! Tout comme la retraite de Russie.

Dans la description des combats, il en profite pour critiquer les historiens qui n'ont rien compris à la guerre. Il démonte les commentaires élogieux sur les génies militaires (surtout Napoléon )dont les stratégies préétablies ne se sont jamais appliquées et vérifiées dans le chaos des combats.

Il propose d'autres idées pour expliquer l'histoire et principalement le peu d'influence qu'ont les personnages historiques (Alexandre Ier, Napoléon, Koutouzov...) dans le processus historique. Il minore leurs actions pour privilégier une sorte de cheminement inévitable et surtout collectif. Pour Tolstoï, un homme ne peut pas orienter l'histoire à sa guise, ce sont des millions d'êtres qui le font!

Et il martèle cette pensée, descriptions des immenses batailles à l'appui.

Pensée qui m'a paru digne d'intérêt et originale (ce n'est pas comme cela que j'ai appris l'histoire mais plutôt avec des personnages célèbres au premier plan!)
Pensée digne d'intérêt et peu gênante, malgré sa répétition.

Si bien que jusqu'à la deuxième partie de l'épilogue j'aurais applaudi des pieds et des mains. Or cet epilogue se présente comme une cassure , l'harmonie est brisée. D'une brillante saga historique on passe à un rapport de thèse de morne plaine sur le sens de l'histoire. 60 pages indigestes d'une accablante lourdeur. Oui ce roman génial finit par une cassure théorique ! Quelle déception!

On pourra cependant s'en passer aisément pour ne retenir que le meilleur du récit de ces années 1812 à 1820 si bien décrites dans le tourment des dernières guerres napoléoniennes.
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