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Critique de Aela


Au cours d'un long voyage en train, ce mode de déplacement jouant un rôle essentiel dans l'oeuvre de Tolstoï, le narrateur se trouve dans un compartiment avec trois personnes: Une femme déjà âgée, un ami à elle qui se révèlera être un avocat et un homme sans âge aux cheveux blancs.

La femme et l'avocat parlent des relations homme-femme et de l'augmentation du nombre de divorces, l'homme aux cheveux blancs qui était jusque-là réservé se joint à la conversation et prétend que l'amour n'existe pas, qu'il s'agit tout au plus d'une attirance physique qui ne dure pas. Puis il se présente, il s'appelle Pozdnychev et il a tué sa femme.
Il va confier ensuite ce qui l'a amené à tuer sa femme.
Il s'agit d'un drame de la jalousie.
Comment est venue cette jalousie?
Tout d'abord il est clair que l'union de Pozdnychev avec sa femme est un échec, l'indifférence va succéder aux disputes. Devant l'état dépressif de sa femme, le héros va lui présenter un violoniste, Troukhatchevski, qui va accompagner sa femme au piano.
La jalousie de Poznydchev va éclater clairement lorsque les deux musiciens vont interpréter en duo la célèbre sonate de Beethoven, sonate n°9 en la majeur pour piano et violon, dite "sonate à Kreutzer", et qui va donner le titre de l'ouvrage.
Le drame va vite éclater.
Drame qui selon Tolstoï aurait pu être évité si le personnage principal avait reçu une éducation plus appropriée.
Et c'est justement l'objet de la postface écrite par Tolstoï lui-même devant la multitude de correspondances qu'a déclenché son oeuvre.
Il va ainsi exprimer sa condamnation des travers de la société russe de l'époque (et notamment la trop grande indulgence, pour ne pas dire l'encouragement donné aux jeunes hommes à avoir une vie sexuelle intense, entraînant ainsi un développement de la prostitution, véritable fléau social)
Tolstoï se montre très concerné par la situation des femmes et notamment des prostituées ce qui à l'époque était clairement avant-gardiste.
Il en vient à donner les clés de ce qu'il appelle une civilisation idéale, mais que l'on pourrait trouver totalement utopique, voire dangereuse et totalitaire, avec notamment le contrôle de toute activité sexuelle, et la limitation de celle-ci à la reproduction, l'éducation des jeunes sans "trop de mollesse", pour ne pas les assimiler à des animaux de compagnie...!!
Tolstoï va très loin dans ses recommandations.
Il est clair qu'il ne vaut pas mieux tout prendre au premier degré.
Quoi qu'il en soit, cette oeuvre est très intéressante et sort des "sentiers battus" et de ce que l'on peut imaginer de la littérature classique russe du 19ème siècle.
Un autre visage de Tolstoï à découvrir ou redécouvrir...
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