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Critique de gouelan


Ivan Illitch mène une vie bien rangée . Sa vie suit le cours des plaisirs et des convenances, en conformité avec la bonne société russe de son époque.
" Une existence uniforme et régulière,dans le meilleur des mondes possibles."

Sa vie professionnelle est un succès, sa vie familiale et affective beaucoup moins, mais ça ne l'affecte pas beaucoup, cela n'est pas sa priorité.

Alors qu'il vient de recevoir une nouvelle mutation, avec le confort matériel qu'elle implique , et donc la paix revenue dans le ménage, la maladie va s'immiscer dans sa vie.

Il va se retrouver seul face à sa douleur, à l'angoisse de la mort. Personne n'est là pour le consoler, apaiser sa peine. Sa femme va se montrer odieuse et détestable. Elle va souhaiter sa mort et le haïr en même temps , car elle sait que cette mort ne la sauvera pas, car alors elle ne bénéficierait plus de son traitement. Tout ce qui l'importe c'est son confort matériel.

La seule consolation qu'il trouvera ce sera dans les bons soins prodigués par son serviteur, Guérassime. Celui-ci, homme du peuple, n'ayant pas la même éducation, et peut-être aussi obéissant à son maitre, va se montrer compatissant. Il sera le seul à reconnaitre la maladie d'Ivan et sa gravité. Tous les autres sont dans le déni, le mensonge, ils ne lui accordent même pas cette vérité, car alors il faudrait le consoler.

Pour ses collègues et "amis", ce changement sera aussi pour eux une gêne.
Ils ont tous hâte qu'il débarrasse le plancher. Ils ne verront d'ailleurs dans sa mort que l'opportunité de nouvelles mutations et aussi la chance qu'ils ont que ce ne soit pas leur tour.

Sa vie est donc empoisonnée et elle empoisonne celle des autres. Il ne lui reste qu'à mourir pour échapper à cette douleur qui ne le quitte pas , qui s'est accaparée de sa vie. Il se voit mourir mais il ne se fait pas à cette idée, pour lui aussi la mort c'est pour les autres.

Devant l'inéluctable, il va faire un bilan de sa vie. Il se rendra compte alors que les seules vraies joies dont il se souvient sont celles de sa prime enfance.Tout le reste est factice, de la pacotille.Il pensera alors:
"Au fur et à mesure que pour l'opinion publique je semblais gravir la pente, la vie s'échappait de moi..."
" Comme si je descendais régulièrement la pente tout en m'imaginant que je la gravissais."

C'est donc un portrait sans complaisance que nous dresse là l'auteur, de la société russe de son époque. La vie d'Ivan ne vaut finalement rien , face à l'indifférence effroyable de son entourage vis à vie de sa souffrance et de son agonie. Qu'est-ce-que la vie d'un homme si elle n'est même pas regrettée et pire encore si elle est souhaitée. Sans doute Ivan aurait- il agit de la même façon si cela était arrivé à un autre que lui, il vit dans le même monde, celui de l'égoïsme . Il est aussi antipathique que les autres .
Texte sombre et sans espoir, dans laquelle on reconnait bien la plume de l'auteur, brutale et sans complaisance.


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