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Critique de PhilippeCastellain


De Tolstoï, il y a quelques nouvelles très connues et d'autres bien moins. Celle-là, je n'en avais jamais entendu parler. C'est une oeuvre de jeunesse, rédigée en 1859, alors qu'il voyageait à travers l'Europe et ne faisait que caresser l'idée de fonder un foyer. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait déjà une idée précise de ce qu'il voulait chez sa future femme, de ce qu'il ne voulait pas et de ce qu'il craignait.

Ce texte, c'est en quelque sorte l'antithèse de sa plus célèbre nouvelle sur le mariage. Dans ‘La sonate à Kreuzer', le couple est en apparence assorti, ils partagent les mêmes goûts, et la femme finit par succomber aux charmes de son professeur de piano italien, et au couteau de son mari. Dans ‘Katia', les deux ont vingt ans d'écart ; il n'aime que la campagne et les plaisirs simples, elle se découvre une passion pour la ville et la vie mondaine… Mais in fine elle ne tombe pas dans les bras de son vicomte italien, et tout finit bien : les époux se retrouvent, et reconstruisent une relation stable basée sur une meilleure connaissance mutuelle.

Le mariage était visiblement l'une des grandes préoccupations de Tolstoï ; s'il n'envisageait pas de vivre sans fonder de famille, l'incompréhension mutuelle avait l'air d'être sa principale peur. Que faire si le fil du dialogue, ce fil qui semblait si solide, se brise subitement ? Comment le reconstruire, dans une société qui ignore la notion de divorce ou de séparation ? Et si on n'y parvient pas, comment continuer à vivre côte à côte ? Il ne trouva probablement pas lui-même les réponses à ces questions…
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