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Citations sur Le bonheur conjugal (Katia) (12)

Soudain, il m’arriva quelque chose d’étrange : tout d’abord, je cessai de voir ce qui m’entourait puis son visage disparut devant moi, seuls ses yeux brillaient et semblaient être tout près de moi ; ensuite, j’eus l’impression que ces yeux étaient en moi . Tout se troubla, je ne vis plus rien et je dus fermer les yeux pour m’arracher au sentiment de délice et d’effroi que produisait en moi ce regard.
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Il y avait encore tout un monde étranger dans lequel il jugeait inutile de me laisser pénétrer et c’était cela qui, plus fortement que tout, nourrissait mon respect et m’attirait vers lui
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Parfois, lorsqu’il voulait me donner un conseil, il me semblait que je savais déjà ce qu’il allait dire. Il me posait une question, en me regardant dans les yeux, et son regard extrayait de moi la pensée qu’il désirait.
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C'est le salut et le supplice de l'homme que, lorsqu'il vit irrégulièrement, il peut s'illusionner de ne pas voir les misères de sa situation
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Lorsque je regardais en avant, dans l’allée que nous suivions, j’avais tout le temps l’impression qu’on ne pouvait pas aller plus loin dans cette direction, que là-bas le monde du possible prenait fin, que tout cela devait être fixé à jamais dans sa beauté. Mais nous avancions, le mur enchanté de la beauté s’écartait et nous laissait passer ; notre jardin familier semblait être là-bas, lui-aussi, avec ses arbres, ses sentiers, ses feuilles mortes… Mais à chaque pas, derrière nous et devant nous, le mur enchanté se refermait , et je cessais de croire qu’on pût encore aller plus loin, cessais de croire en tout ce qui était.
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Serge Mikhaïlovitch arriva. Je le vis par la fenêtre approcher dans son petit traîneau,et, aussitôt qu'il eut dépassé le coin, je me rendis en hâte au salon et voulut faire semblant de ne pas l'avoir attendu du tout. Mais dès que j' entendis dans l'antichambre le bruit de ses pas, sa voix sonore et les pas de Katia, je n'y tins plus et allai moi-même à sa rencontre. Il parlait à haute voix et souriait en tenant Katia par la main. Lorsqu'il m'aperçut, il s'arrêta et me regarda sans me saluer. Cela me mit mal à l'aise et je sentis que je rougissais ..
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– Un homme peut dire qu’il aime, et une femme ne le peut pas.
– Et moi il me semble qu’un homme ne doit ni ne peut dire qu’il aime… … …
…Parce que ce sera toujours un mensonge…
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- Est-il possible que chez toi il n'y ait pas aussi une espèce de nostalgie qui se mêle à la délectation de la nature, une espèce de regret du passé?
Il retira sa main qui caressait ma tête et se tut un instant.
- Oui, autrefois cela m'arrivait aussi, surtout au printemps, dit-il, comme s'il cherchait à se souvenir. Moi aussi, je passais des nuits à désirer, à espérer, de belles nuits!... Mais alors j'avais tout devant moi, maintenant tout est derrière moi; maintenant, ce que j'ai me suffit et c'est merveilleux, conclut-il avec une assurance si désinvolte que, bien que cela me fît mal d'entendre cela, je pensai qu'il disait la vérité.
- Et tu ne désires rien? lui demandai-je.
- Rien d'impossible, répondit-il, en devinant mon sentiment. Tu vas te mouiller la tête, ajouta-t-il, en me caressant comme une enfant et en passant encore une fois la main sur mes cheveux; tu envies le feuillage et l'herbe parce que la pluie les mouille, tu voudrais être l'herbe et le feuillage et la pluie. Moi je me contente de les contempler avec joie, comme tout ce qui est heureux, jeune et beau sur cette terre.
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Lui seul existait pour moi dans l'univers et je le comptais pour l'être le plus beau, le plus pur qu'il y eût dans cet univers ; aussi ne pouvais-je vivre pour nulle autre chose que pour lui, et pour demeurer à ses yeux ce qu'il m'estimait lui-même. Car, lui aussi il m'estimait la première et la plus séduisante femme qui existât, douée de toutes les perfections possibles ; et je m'efforçais d'être pour lui cette première et cette meilleure créature du monde entier.
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Et j'étais saisie d'une telle joie, si pénétrée de l'imperfection de tous et de moi-même, je considérai moi et tous les autres avec tant de douceur, que la pensée de la mort s'offrait à moi comme une vision de bonheur. Je souriais, je priais, je pleurais, et dans cet instant j'aimai tout à coup tous les êtres qui sont au monde, et je m'aimais moi-même d'une étrange ardeur. En cherchant dans les offices, je lus beaucoup de passages de l'Évangile, et tout ce que je lisais de ce livre me devenait de plus en plus intelligible ; plus touchante et plus simple me paraissait l'histoire de cette vie divine, plus terribles et plus impénétrables ces profondeurs de sentiments et de pensées que je découvrais au travers de cette lecture. Il me sembla impossible de ne point bien vivre, et très simple d'aimer tout le monde comme d'être aimée de chacun.
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